Contexte
Suite au séisme du 12 janvier 2010, sous la présidence de M. Joseph Michel Martelly, l’Etat Haïtien a mis en place une stratégie de développement, communément appelée « Haiti est Ouverte aux Affaires » , qui donnait priorité à l’investissement étranger. Le gouvernement haïtien publia, alors, un document de politique dans lequel il faisait ressortir, en quatre points, son approche de redressement économique post séisme: (1) développement de zones franches industrielles et commerciales, (2) agro-industrie tournée vers l’exportation, (3) les industries extractives et (4) le tourisme.
Les 4 approches ont été utilisées par les entreprises multinationales comme une méthode pour contrôler les terres agricoles ou communales au profit des mégaprojets (REF). Dans l’agrobusiness, la prise de contrôle des terres cultivables par les entreprises multinationales a été utilisée pour la production des cultures de rente destinées exclusivement à l’exportation ; non pas pour subvenir aux besoins des populations locales. La mise en œuvre de la plupart de ces mégaprojets nécessite l’éviction et le déplacement des exploitants (Référence). Le phénomène de l’éviction se produit depuis plusieurs siècles avec l’expulsion brutale des indigènes lors de la découverte de l’ile Quisqueya par Christophe Colomb et se poursuit durant toute l’époque coloniale. Il y a eu beaucoup de débats autour de l’accaparement des terres cultivables par les compagnies multinationales, ses impacts sur les petites exploitations familiales, la souveraineté alimentaire, la politique économique et le changement climatique (REF).
L’objectif poursuivi dans le cadre de cette étude est d’examiner l’agrobusiness : son histoire, sa situation actuelle, son étendue et de fournir des recommandations en ce qui a trait à de potentielles stratégies destinées à influencer d’éventuelles politiques en Haïti, aux Etats Unis et internationalement. Les résultats de la recherche serviront à informer et mobiliser les communautés locales et les groupes de la société civile (avec une attention spéciale pour les organisations paysannes) où l’Etat et les investisseurs privés cherchent à mettre en œuvre de potentiels projets agroindustriels. Cette recherche servira aussi à façonner le discours global autour des réalités de l’agrobusiness à l’intérieur du cadre de développement et de la communauté.
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