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Les organisations de la société civile réclament un Conseil électoral équilibré et le vote des amendements à la loi électorale

Le 19 Mai 2014,

Les Organisations de la Société Civile, les Organismes de Droits Humains et les Responsables Religieux, signataires de la présente déclaration, expriment leurs plus vives préoccupations face à la situation qui prévaut aujourd’hui par rapport à la question électorale.


En votant la Constitution de 1987, le Peuple haïtien a opté pour un régime démocratique, ce qui implique l’existence de trois pouvoirs indépendants, l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire, le fonctionnement démocratique et autonome des Collectivités Territoriales. En raison de défaillances graves de la part de nos dirigeants politiques, aujourd’hui, à la tête de la plupart de nos Mairies, se trouvent non des élus du peuple, mais des agents de l’Exécutif, ce qui constitue une violation flagrante de notre Charte fondamentale. Le Sénat de la République est amputé d’un tiers de ses membres, fonctionne de façon boiteuse et par conséquent est privé de certaines de ses prérogatives.
Dans huit mois, c’est-à-dire au début de Janvier 2015, les Députés actuels et un deuxième tiers des Sénateurs auront fini leur mandat. Il ne restera qu’un tiers du Sénat, autrement dit il n’y aura plus de Pouvoir Législatif, si entre temps les élections législatives n’ont pas lieu. Le temps qui reste est tout juste suffisant pour les réaliser.
Or il n’est pas question que l’État fonctionne sans Parlement. Le temps de gouverner par décret est définitivement révolu. Il n’est pas non plus question que le renouvellement de nos dirigeants politiques se fasse en dehors des voies légales. Ce temps aussi est révolu.
Pour permettre l’enclenchement du processus électoral, deux questions importantes doivent être résolues. D’abord, la mise en place d’un Conseil électoral équilibré, susceptible d’inspirer un minimum de confiance aux électeurs et aux futurs candidats, à quelque sensibilité politique qu’ils pourraient appartenir. Ensuite la question du vote des amendements à la loi électorale.
S’il existe un minimum de sentiment patriotique, de sens de responsabilité politique et d’esprit démocratique au niveau de nos responsables politiques et des dirigeants de partis, ces questions peuvent se régler en une semaine. La politique c’est l’art du compromis. Le régime démocratique pour lequel le peuple haïtien a opté suppose le pluralisme politique, l’acceptation des différences, la recherche de solutions gagnant-gagnant et non l’élimination de l’autre. Les signataires de la présente exhortent tous les acteurs concernés à s’élever au-dessus des querelles de chapelle et à défendre leurs intérêts partisans tout en les subordonnant à l’intérêt supérieur de la Nation. Faute par eux de le faire et de trouver une entente nationale, ils mettront davantage en péril la souveraineté nationale déjà grandement fragilisée.

Suivent les signatures :

Nom et Prénom Institution

Mgr Guire Poulard Archevêque de Port-au-Prince

Mgr Zachée Duracin Evêque de l’Église Episcopale

Pasteur Sylvain Exantus Président de la Fédération Protestante d’Haïti (FPH)

Ati Max Beauvoir Confédération Nationale des Vodouisants Haïtiens

Rosny Desroches Initiative de la Société Civile (ISC)

Edouard Paultre Conseil Haïtien des Acteurs non Étatiques (CONHANE)

Antonal Mortimé Plateforme des Organisations de Droits Humains
(POHDH)

Pierre Espérance Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH)

Jinaud Augustin Lanse-Haiti

Pasteur Pauris Jean-Baptiste Pasteur Protestant

André Apaid Jr Fondation Nouvelle Haïti (FNH)

Sylvie Bajeux Centre Œcuménique des Droits de l’Homme (CEDH)