France Amérique Latine s’associe à l’Appel lancé par l’Assemblée des Mouvements sociaux du FSM de Tunis, à faire du 1er Juin, une Journée internationale de solidarité avec le Peuple Haïtien, et pour le retrait des troupes militaires de la MINUSTAH, la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti, présent dans le pays depuis 9 ans.
Depuis, tout montre que loin d’avoir améliorer la situation créée par le coup du 1er Juin 2004, la MINUSTAH a abouti à exercer des niveaux croissants de violence contre un peuple privé de tous ses droits, protégeant un système oppressif reposant sur des relations de travail semi-esclavagiste, un chômage atteignant 70% de la population économique active et des salaires inhumains.
Loin de promouvoir la paix, les troupes onusiennes ont commis des actes de violations systématiques des droits humains essentiels de la population et ont importé le choléra, qui a déjà fait plus de 8000 cadavres et affecté plus de 600.000 personnes. Et pourtant, ces derniers jours l’ONU, plus de 15 mois après, a rejetée catégoriquement comme étant « non-recevable », la demande d’indemnisation présentée par l’Institut pour la Justice et la Démocratie en Haïti (IJDH) de Boston et leurs partenaires du Bureau des Avocats Internationaux (BAI) en Haïti.
Il est inconcevable, quelque soit le point de vue adopté, de continuer à soutenir que la MINUSTAH – militaires et policiers provenant essentiellement du Brésil, de l’Argentine, le Chili, l’Uruguay, la Bolivie, le Paraguay, l’Équateur, le Guatemala, le Pérou, la Colombie, El Salvador – doit rester en Haïti, alors qu’en 2010, le Sénat haïtien a voté à l’unanimité le retrait des troupes de la MINUSTAH pour l’année 2012. Les ministres de Défense des pays de l’UNASUR ont noté la nécessité de réduire la présence de ses troupes et mettre en place un régime de retraite en Juin 2012. Il est également clair que la MINUSTAH n’a été maintenue que grâce au soutien militaire et diplomatique du Canada, des États-Unis et de la France, toujours au service de leurs entreprises transnationales et des accords de libre-échange et d’investissement qui les favorisent.
Haïti ne doit plus être le laboratoire de l’économie et de la «sécurité» néolibérales, ces politiques qui, en plus de la dette, représentent une arme supplémentaire contre les peuples comme nous le vivons dans le continent Américain, dans tous les pays du Sud et maintenant en Europe.
C’est pourquoi, avec plus d’une centaine d’associations du monde entier, FAL en ce 1er juin appelle à la convocation d’un colloque sur HAITI, à Paris, et à la mobilisation pour les revendications suivantes:
– Le retrait immédiat de la MINUSTAH et de toutes les troupes étrangères du territoire haïtien;
– La fin de l’occupation économique et du pillage, y compris la suppression des accords de libre-échange économique
– La reconnaissance des crimes commis par la MINUSTAH, notamment l’introduction du choléra, la punition des responsables et l’indemnisation des victimes;
– La restauration et la réparation de la dette historique, financière, sociale et écologique qui est dûe au peuple d’Haïti;
– Une politique de coopération internationale réelle qui respecte les droits, la souveraineté et l’autodétermination du peuple haïtien.