Aller au contenu

Le Parc Industriel de Caracol : A qui profitera le pari ?

Caracol et Port-au-Prince, 7 mars 2013 – En octobre 2012, le gouvernement haïtien, ainsi que plusieurs autorités des « pays amis » d’Haïti, ont vu chacun leur rêve se matérialiser : l’inauguration d’un géant parc industriel qui, selon eux, allait créer 20.000 et peut-être 65.000 emplois. C’est l’un parmi les plus importants travaux de « reconstruction » depuis la catastrophe du 12 janvier 2010.

Le président haïtien Michel Joseph Martelly était là, en personne, pour la cérémonie inaugurale du Parc Industriel de Caracol (PIC). Des officiels haïtiens et étrangers, multimillionnaires, acteurs, ont fait le déplacement pour le lancement officiel du projet phare du gouvernement. Une fois de plus, les autorités ont scandé : « Haïti est ouverte aux affaires ». †


« Nous avons appuyé le parc de Caracol en particulier, parce que nous savions qu’il allait être un évènement extraordinaire pour la région Nord. Le parc peut amener la décentralisation au niveau de la métropole du Nord, et donnera du travail aux gens de manière extraordinaire », explique à Ayiti Kale Je (AKJ) la ministre haïtienne des Affaires sociales de l’époque, Josépha Raymond Gauthier.

Pourtant, l’enquête menée par Ayiti Kale Je montre que le nombre d’emplois promis par les autorités n’a pas encore atteint le niveau « extraordinaire », ajouté à certaines promesses non encore tenues.

Une année après son ouverture, seulement 1.388 personnes travaillent au parc dont 26 étrangers et 24 agents de sécurité. Les recherches ont révélé aussi qu’à la fin d’une journée de travail, un échantillonnage des ouvriers ne sort pas avec plus de 57 gourdes (1,36 $ US), des 200 gourdes (4,75 $ US) du salaire journalier.

AKJ a appris également que la majorité des agriculteurs déplacés qui cultivaient 250 hectares de terres fertiles à Chabert, sont toujours sans terre.

« Avant, Caracol était le grenier du département du Nord-Est », explique l’agriculteur expulsé Breus Wilcien. « A ce présent moment, il y a une rareté de produits agricoles sur les marchés de la zone. Nous végétons dans la misère. »

Waldins Paul, agriculteur expulsé et membre de l’Association des travailleurs de Caracol (ADTC) explique :

« Pour moi, le parc a ses bons et mauvais côtés… Le bon côté, c’est qu’il y avait plein de gens qui ne faisaient rien, qui baillaient aux corneilles, mais [le travail au parc] ce n’est pas tout à fait ça, sachant que 200 gourdes ne peuvent rien faire pour quelqu’un. Le pire, c’est que le parc va appauvrir la zone qui était le grenier du Nord et du Nord-Est. »

Le PIC est un projet des gouvernements américain, haïtien et de la Banque Interaméricaine de Développent (BID) pour lequel les dépenses de la 1ere phase d’implémentation s’élèvent, au moins, à 250 millions $ US. Près de la moitié de ce montant, soit 120 million $ US, provient des citoyens américains. Par la suite, beaucoup d’argent a été dépensé dans les études, l’infrastructure routière et l’indemnisation des paysans dépossédés de leur terre. Voir aussi Caracol en chiffres

« Les mauvais côtés »

Le cataclysme de janvier 2010 a provoqué le déplacement de 1.3 million de personnes de Léogâne et de la capitale. Mais il n’y a pas que de ces endroits a avoir été affectés. Le parc industriel a lui aussi fait des déplacés, en l’occurrence, les 366 familles qui exploitaient les 250 hectares de terres fertiles où s’est implanté le parc. Voir AKJ 11 #6 et #7 sur le choix du site. L’habitation de Chabert a assuré la survie d’à peu près 2.500 personnes constituant les familles expropriées, et 750 agriculteurs qui y ont travaillé, au minimum, 100 jours chaque année.

Depuis novembre 2011, le gouvernement a réquisitionné l’espace qu’occupaient les cultivateurs pour le revêtir de béton, d’asphalte et y ériger de gros hangars prévus pour abriter les usines.

Un organisme du ministère de l’Economie et des Finances, l’Unité Technique d’Exécution (UTE), a pour mission de planifier la relocalisation des paysans et de veiller à leur indemnisation pour compenser la perte de récolte en cours, et ceci, jusqu’à qu’ils aient, de nouveau, une parcelle où travailler. Chaque agriculteur reçoit 1.450 $ US (60.900 gourdes) par hectare, et 1.000 $ US (42.000 gourdes) en plus pour la sécurité alimentaire, car si les paysans vendaient les denrées cultivées, ils s’en servaient également pour l’autoconsommation. (AKJ ignore si ces travailleurs agricoles ont reçu des dédommagements.)

UTE a indiqué à AKJ qu’en janvier 2013 l’Etat a versé à deux reprises la compensation aux paysans expropriés pour perte de récolte, car, deux récoltes ont été perdues. Les cultivateurs tardent à trouver leur « terre promise ».

Ce qui signifie aussi une double perte de 1.400 tonnes métriques (TM), ou 2.800 TM, de produits agricoles, équivalant à environ 100.000 boisseaux de fèves séchés, et aussi les débours de 1.2 millions $ US (plus de 50 millions de gourdes) pour les paiements aux déplacés, en plus d’un million $ US dépensés par l’UTE pour ce programme d’accompagnement et relocalisation. Voir aussi Caracol en chiffres

Verly Davilmar va recevoir 35.000 gourdes (833 $ US) pour sa récolte perdue. Autrefois, il travaillait un demi-hectare de terre où il cultivait de l’igname, du manioc et de l’épinard. Aujourd’hui non. Point de terre. Il reste chez lui. Sa famille compte 10 personnes.

« Ce qu’ils ont donné passe comme un éclair », confie-t-il à AKJ. « L’argent n’entre pas. Tu n’as pas de terre, tu es obligé de rester sans rien ».

Le directeur de l’UTE a fait savoir que son bureau avance vers une solution. Un espace a été trouvé dans les environs de Glaudine.

«Notre première priorité est de donner des terres aux paysans, pour qu’ils puissent travailler. Mais une fois qu’ils seront en possession de la terre, le travail ne sera pas fini. Nous nous chargerons de leur donner des titres réguliers de fermage. La Direction Générale des impôts (DGI) doit nous accompagner dans le processus », explique Michael Delandsheer. Ensuite, « Nous aurons à les encadrer, pour qu’ils aient des productions meilleures que celles qu’ils avaient auparavant ».

Après près de deux ans de promesses, les agriculteurs de Caracol restent sceptiques. Et peut-être avec raison, car dans la zone de Ouanaminthe, c’était la même histoire avec le parc industriel de CODEVI. Jusqu’à présent, certains n’ont jamais reçu de terres.

Des promesses d’emploi ont été faites aussi aux familles de déplacés, selon eux.

« On a promis à notre famille qu’elle allait pouvoir travailler [dans le PIC], mais toujours est-il que nous n’avons reçu aucune offre d’emploi », note Davilmar.

Le maire adjoint de Caracol est également déçu. Au départ, Vilsaint Joseph n’était pas tout à fait en faveur du parc, mais il a gardé un esprit ouvert en ce qui a trait à l’idée, dit-il. Il se dit content que la commune ait pu bénéficier de l’énergie électrique grâce à la centrale construite par les Etats-Unis. Néanmoins, ce n’est pas la population de Caracol qui profite des emplois du parc.

« Des personnes âgées de 32 ans sont allées suivre des formations mais n’ont pas été retenues à cause d’un flot de jeunes de 22 ans. Je trouve cela vexant pour quelqu’un qui a suivi une formation de 3 mois et à qui à l’arrivée on déclare qu’il ne peut pas travailler », déplore le maire.

Parmi ses préoccupations, figure la baisse considérable de la production agricole dans la zone, parce qu’avant, « lors de la récolte, les camions transportaient du maïs et des haricots vers Port-au-Prince. »

Sur une douzaine de familles paysannes interviewées par AKJ, toutes ont fait remarquer que l’indemnité se révèle insuffisante, et certaines n’arrivent même pas à assurer l’écolage de leurs enfants.

« Nous pensons organiser un ‘sit-in’ pour exiger des autorités qu’ils nous donnent des terres, afin que nous puissions travailler », révéle Breüs Wilcien à AKJ dans un entretien téléphonique.

Wilcien a reçu 42.000 gourdes (1.000 $ US), mais avoue être dans l’impossibilité de payer la scolarité de ses enfants. « Toute la maison en souffre. On a toujours dans notre jardin du manioc. Quand ça va mal, on va au jardin en récolter un morceau, avec lequel l’on prépare soit du pain doux, soit on le mange ainsi. Nous souffrons en ce moment ».

Les « bénéficiaires »

Si les agriculteurs et leurs familles pouvaient être considérés comme des « perdants », au moins pour l’instant, il y en a que le gouvernement et ses partenaires considèrent comme des « bénéficiaires », parce qu’ils ont trouvé un emploi. En fait tous les documents sur la reconstruction parlent de la nécessité de « créer du travail ». Le PIC est présenté comme le plus grand « succès » à ce jour.

AKJ s’est entretenu avec 15 ouvriers, des hommes et des femmes, qui travaillent à l’usine coréenne qui accueille la majorité des travailleurs du parc. Cette usine d’assemblage – S & H Global – est une filiale de SAE-A Trading. Elle assemble des vêtements pour de grandes compagnies étasuniennes, notamment : JC Penny, WalMart et autres.

Tous les ouvriers et ouvrières – la majorité est constituée d’ouvrières, comme dans toutes les usines d’assemblage à travers le monde – confirment qu’ils reçoivent le salaire minimum de 200 gourdes (4,75 $ US) par jour. Parmi les ouvriers interrogés, 11 précisent qu’ils dépensent en moyenne 61 gourdes pour le transport et 82 gourdes pour la nourriture et le rafraichissement. Il ne leur reste que 57 gourdes ou 1,36 $ US pour les dépenses supplémentaires : l’eau, l’électricité, la nourriture de la famille, les vêtements, l’écolage des enfants, etc. Voir aussi AKJ Dossier 11 #1

« Ce salaire ne me permet pas de vivre, il ne peut rien faire pour moi », déclare Annette.*

Autrefois cette mère de quatre enfants a travaillé au parc industriel de CODEVI, à Ouanaminthe. Elle habite à Ouanaminthe et se lève de très tôt pour se rendre au PIC. Elle a quitté son emploi pour un nouvel emploi au PIC avec l’espoir que sa condition s’améliorerait, dit-elle. Elle s’est trompée.

« Les conditions ne jouent pas en ma faveur », explique-t-elle, mais elle ne sait pas quoi faire d’autre. C’est la situation de plusieurs milliers d’Haïtiens qui acceptent un salaire de 200 gourdes.

L’économiste haïtien Frédérick Gérald Chéry pense que le gouvernement haïtien a fait une mauvaise approche de la question du salaire minimum, et en mettant l’accent sur les usines d’assemblage, où les ouvriers touchent rarement plus que ça. En plus d’être insuffisant pour survivre, le professeur de l’Université d’État d’Haïti note qu’un salaire de 200 gourdes ne peut pas contribuer à la croissance d’autres secteurs dans l’économie.

« Il faut calculer ce que l’ouvrier gagne et ce qu’il peut acheter avec. Ce qu’il peut acheter est le plus important. On ne doit pas fixer le salaire minimum en termes absolus, mais en termes de paniers de biens », note Chéry dans une interview à AKJ en novembre 2012. « On ne peut encourager un ouvrier à acheter du riz qui provient des États-Unis, ou de la République Dominicaine. Un salaire minimum, c’est pour acheter des produits locaux ».

Flora* qui attendait le bus pour rentrer chez elle au Cap-Haitien après une dure journée de travail, n’a pas caché son enthousiasme à l’idée de parler à un journaliste, en dépit de son air exténué.

« C’est Dieu qui t’a envoyé, j’avais besoin d’un journaliste pour raconter ce que nous subissons au parc », dit-elle. « On nous hurle dessus comme des bêtes. Les nourritures qui nous sont destinées sont mal préparées. On ne réserve que de l’eau chaude pour notre consommation. J’ai passé une journée à travailler sans un cache-nez. La poussière envahit mes narines. »

Les commentaires des ouvriers ne contredisent pas un récent rapport de « Better Work », une agence du Bureau international du travail des Nations unies, qui a découvert que la moitié des 22 usines de sous-traitance dans la zone métropolitaine est « en non-conformité » par rapport aux conditions de travail. Seize des 22 usines n’ont pas de température « acceptable ».

Interrogé sur le salaire et les conditions de travail dans son usine à Caracol, un représentant de la SAE-A, contacté par courrier électronique, avoue respecter le code du travail haïtien. Nonobstant, lorsque AKJ a demandé de visiter l’usine, afin d’en savoir plus sur les conditions de travail, SAE-A ne l’a pas permis. Plus récemment, un syndicaliste a dit vouloir tenter de visiter l’usine pour explorer les conditions de travail des ouvriers, mais SAE-A lui a interdit l’accès aussi.

L’investigation qu’a réalisée AKJ auprès des ouvriers de S & H Global à Caracol a dévoilé que sur l’échantillonnage de 15 ouvriers et ouvrières, 80 pourcent disent qu’ils ont réalisé que le salaire ne vaut pas la peine.

« C’est ne pas la peine d’y travailler. Les superviseurs ne nous respectent pas. Ils ne nous considèrent pas comme des êtres humains. Ils nous frappent avec les vêtements », témoigne Adeline.*

Commerçante dans le passé, Adeline dit qu’elle préfère reprendre son ancienne activité que de continuer à bosser dans ces conditions.

L’ex-ministre des Affaires Sociales reconnait que le salaire est bas dans une entrevue accordée à AKJ. Elle ne fait que répéter les mêmes justifications des propriétaires d’usines.

« Quelqu’un qui travaille dans [une usine] de sous-traitance, n’est pas quelqu’un qui deviendra riche du jour au lendemain », d’après l’ex-ministre Josépha Raymond Gauthier, interviewée en novembre 2012. « Mais celui qui ne travaille pas, n’a aucun espoir ».

Sur le même sujet, le maire adjoint de Caracol, optimiste au départ, estime que le salaire et les conditions sont « inacceptables ». D’après Vilsaint Joseph, « c’est une humiliation ».

Le gouvernement haïtien promet éventuellement des bus gratuits aux ouvriers, et jure qu’un pourcentage d’entre eux trouvera un logement subventionné qu’il paiera à long terme. Dans le cadre des 120 millions $ US alloués, le gouvernement américain va dépenser plus de 31 millions $ US pour le projet de logements « EKAM ». Les 1.500 maisonnettes seront construites non loin du PIC pour accueillir les ouvriers et les familles déplacées de Caracol jugées « vulnérables », où les chefs de famille sont le plus souvent une personne âgée ou une femme. D’après le gouvernement US, chaque maison coûte 23.510 $ US.

Cependant, puisque seulement 750 sont prévues pour le moment, les ouvriers sont peu à pouvoir en bénéficier. Voir Caracol en chiffres pour plus sur l’EKAM

Un bon pari ?

Au total, pour l’installation du PIC, la centrale électrique, l‘EKAM, les paiements aux agriculteurs et les autres dépenses, le gouvernement américain, la BID, le gouvernement haïtien et d’autres bailleurs ont déjà dépensé au moins 250 millions $ US. Toutefois, il n’y a aucune certitude que le pays et l’État haïtien auront beaucoup à gagner dans les années à venir.

Toutes les compagnies qui auront à s’installer au parc bénéficieront d’avantages fiscaux, ce qui voudrait dire peu de rentrée d’argent dans le trésor public. Les compagnies d’assemblages de vêtements auront des privilèges supplémentaires en vertu de la loi étasunienne HELP (« Haiti Economic Lift Program »), ceci, jusqu’à l’an 2020. Voir AKJ Dosye 11, #3

Il est vrai que le S&H Global emploie quelques 1.388 personnes. En plus, la firme promet d’embaucher 1.300 autres au cours de l’année 2013 et SAE-A construira une école dont elle assurera la subvention.

Mais pour établir ces emplois, la compagnie a dû fermer une usine au Guatemala, livrant ainsi 1.200 ouvriers au chômage. Elle a quitté le Guatemala pour Haïti, parce que les « offres » salariales et d’autres bénéfices attendus en Haiti se révèlent plus alléchantes. Une fois que les avantages accordés par la loi HELP seront expirés en sept ans, SAE-A quittera-t-elle Haïti de la même façon?

Même avec les maigres résultats, pour le gouvernement et les autres acteurs, le PIC est un bon « pari ». Dans ce document, la BID assure que le parc amènera Haïti sur un « chemin qui va vers la croissance économique ».

Lors d’une interview avec le « New York Times » en 2012, José Agustín Aguerre, directeur du programme BID en Haïti, a reconnu que « Créer une industrie de sous-traitance d’assemblage de vêtements est une option que tout le monde essaie d’éviter ». Il considère cette option, « comme un dernier recours ». Cependant, il a attiré l’attention sur le fait que c’est une « bonne opportunité » bien que le « salaire soit bas ».

« Oui, demain, les compagnies pourraient partir, ayant trouvé mieux ailleurs. Mais tout le monde pensait que le pari valait la peine », ajoute Aguerre.

L’économiste Frédérick Gérald Chéry a fait une toute autre analyse. Il juge que se hâter de mettre en place des usines d’assemblage, sans un plan global, sans un débat au niveau national, est une erreur.

« Au lieu de voir l’industrie textile comme un emprunt à l’économie, on le voit comme un apport, ce qui ne peut l’être, car le salaire est relativement faible, de plus, nous ne disposons pas de toutes une série d’intrants de production », explique-t-il. « Ce n’est pas nous qui découpons les vêtements, qui faisons le design, en plus, nous n’avons pas une économie d’échelle. Si cela continue ainsi, il se pourrait que cela débouche sur une catastrophe ».

Cette façon de privilégier le PIC au détriment de l’agriculture préoccupe l’économiste : « Si on ne développe pas en parallèle l’agriculture, le paysan sera perdant. »

Le PIC n’est pas le premier grand projet implémenté avec beaucoup de promesses dans la région du Nord.

La Plantation Dauphin a été établie en 1927 sur 10.000 hectares de terres plantées en sisal qui a été utilisé dans la production de cordes à l’époque de la deuxième guerre mondiale.

Durant toute une époque, la plantation qui était aux mains des capitalistes américains, était la plus grande pourvoyeuse d’emplois. Toutefois, pour cultiver le sisal, des milliers de paysans ont été expropriés de leurs terres. Ce qui a créé une dépendance par rapport à la zone de l’industrie du sisal.

La baisse des prix au niveau international a occasionné le départ des investisseurs qui a laissé la zone jadis plantée de sisal dans une pauvreté extrême. Jusqu’à nos jours, les séquelles y sont encore puisque les terres cultivées en sisal deviennent de moins en moins fertile.

Parlant des villages qui dépendaient de la plantation Dauphin, l’agriculteur Castin Milostène se souvient : « Aujourd’hui, si l’on prend le cas de Derac, Collette et Phaeton, n’était-ce la MINUSTAH et le Programme Alimentaire Mondiale, ces gens-là, seraient déjà morts de faim ».

† NB – Les journalistes d’AKJ et de nombreux autres médias se sont vu refuser l’accès a I’inauguration parce qu’ils ne figuraient pas sur une liste établie par Wellcom-Haïti, une compagnie de consultation privée situé dans la capitale.

* NB – AKJ a décidé de dissimuler l’identité des noms des ouvrières et ouvriers pour les protéger contre toutes éventuelles représailles.

Source: Ayiti Kale Je