Le processus de libéralisation de l’économie, dans lequel le pays s’est engagé depuis une
trentaine d’années, a fortement contribué au démantèlement de notre système productif. Il est
clair que les dirigeants de ce pays se sont lancés dans ce processus sans aucune vision de
développement nationale et en l’absence d’un débat public qui permettrait aux acteurs de se
positionner sur une stratégie de développement et donc sur des choix nationaux à même de porter
cette stratégie. En dépit de tout, les autorités continuent d’enfoncer le pays davantage dans cette
spirale qui déstructure notre économie.
La libéralisation de l’économie haïtienne a démarré en 1983 pour se poursuivre avec les coupes
tarifaires de 1987 et de 1995. Et, dans ce même contexte, le pays se trouve, à partir de la
deuxième moitié de la décennie 90, impliqué dans un enchevêtrement d’accords et de
négociations d’accords commerciaux internationaux : Haïti devient membre de l’Organisation
mondiale du commerce le 31 janvier 1996, membre de la Communauté caribéenne (CARICOM)
en juillet 2002, participe au processus d’établissement du Marché économique unique de la
Caraïbe. Et, en tant que partie à la 4ème Convention de Lomé en 1990 et signataire de l’accord de
Cotonou en juin 2000, le pays a pris part au processus ayant conduit, le 15 décembre 2007, à la
conclusion d’un accord de libre-échange, dénommé Accord de partenariat économique (APE),
entre l’Union Européenne et le CARIFORUM, qui regroupe les pays de la Communauté
caribéenne (CARICOM) et la République Dominicaine. La signature de l’APE, après diverses
tergiversations, a eu lieu le 15 octobre 2008 entre l’UE et le CARIFORUM, à l’exception d’Haïti
et Guyana qui a rejoint le groupe une semaine plus tard. Après plus d’une année d’hésitation,
Haïti signe l’APE le 10 décembre 2009, soit un mois avant le séisme dévastateur du 12 janvier
2010 dont les conséquences seront ci-après exposées.
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Haïti dans l’impasse des politiques de libéralisation commerciale