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L’élite haïtienne doit épouser la lutte de la classe défavorisée selon la PAPDA

La Plateforme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA) a été invité à Jacmel, dans le Département du Sud ‘est d’Haïti, par un regroupement d’organisation de Jeunes de ce Département, connu sous l’appellation COJADSUD (Coordination des Organisations de Jeunes en Action pour le Développement du Sud ‘est), pour discuter sur les problèmes que font face le secteur agricole. Le thème retenu pour cette conférence était « la problématique de l’agriculture en Haïti : un regard sur le Département du Sud ‘est». De cette conférence, les organisateurs voulaient comprendre les potentialités, les faiblesses, les contraintes et les enjeux qui empêchent le développement de l’agriculture en Haïti.


La COJADSUD s’est formée dans une logique d’encourager les activités solidaires entre les jeunes au niveau du département du Sud ‘est en vue de construire des Alternatives concrètes pour le développement du pays. L’agriculture étant un secteur clé de l’économie nationale doit être une priorité pour les décideurs publics et privés, a expliqué le représentant de la COJADSUD Péroneau Moliaire au participant.

Le Directeur Exécutif de la PAPDA, Camille Chalmers, dans son intervention a salué l’initiative de ces jeunes qui, selon lui, révèle de l’avenir de la nation. Car la conscientisation des jeunes sur la situation actuellement du pays est un grand pas vers la construction d’une élite qui embrassera l’aspiration à l’autodétermination et à l’émancipation du peuple Haïtien asphyxiée par une classe dominante et un Etat servile au intérêt des bourgeois et des puissance impérialistes a fait savoir M. Chalmers.

Pour arriver à un véritable développement de l’agriculture, l’Etat doit mener une politique visant à assurer la souveraineté alimentaire du pays en allouant le budget nécessaire au secteur agricole et en limitant les importations des denrées alimentaires. Selon l’Economiste, la souveraineté alimentaire du pays favorisera non seulement l’accessibilité et la disponibilité des produits alimentaires mais renforcera les pouvoirs de décision de l’Etat en matière de politique économique car l’importation des produits alimentaires expose le pays aux chocs externes et agit sur notre habitude alimentaires et par conséquence amplifiera la dépendance du pays a fait remarquer M. Chalmers.

Pour y parvenir, les autorités du pays doivent agir sur des problèmes structurels et conjoncturels que connaît actuellement la production agricole du pays. L’insécurité foncière, les outils rudimentaires, l’insuffisance en intrant agricole, le manque d’infrastructure agricole et l’inexistence de marché pour écouler les récoltes sont entre autres les principaux obstacles que font face nos paysans. Ces problèmes affectent la productivité de la production agricole et contribuent à l’absence d’investissement durable dans le secteur a expliqué M. Chalmers.

Le Directeur Exécutif de la PAPDA a aussi mis l’accent sur la dimension historique de la dégringolade de l’agriculture du pays. Les politiques agricoles appliquées par l’Etat Haïtien sont contraires aux besoins du pays en produits alimentaires. Ces politiques sont marquées par la promotion une agriculture intensive favorisant la production des denrées d’exportation. Et qui plus est, des décrets ont été pris pour consacrer les terres fertiles à cette fin. L’Etat Haïtien a fait toujours des choix contre la nation Haïtienne a martelé M. Chalmers.

Il a exhorté les jeunes à se mobiliser contre le système capitaliste qui veut accaparer les terres et la production agricole du pays à travers les OGM et la culture du jatropha qui sont des importantes sources de revenu assuré pour les impérialiste au détriment des paysans et des couches défavorisées du pays. Il rappelle aux participants qu’Haïti occupe la troisième place des pays importateurs du riz des Etats-Unis. Il est évident que préalablement les conditions ont été créées pour arriver à ce stade de dépendance alimentaire. De gros intérêts sont cachés derrière la misère du peuples Haïtien en particulier les paysans s’insurge le professeur.

L’Agronome Joseph Felix qui intervenait dans cette conférence a insisté sur la nécessité de réaliser une réforme agraire afin de résoudre le problème d’insécurité foncière. Il plaide pour l’aménagement des bassins versants, la construction des infrastructures agricoles comme les routes et les canaux d’irrigation, la protection et le renforcement des filières porteuses.

Les participants se sont montrés très intéresser à la façon d’arriver à la relance de la production agricole. Dans cette perspective, M. Chalmers a invité les jeunes à se mobiliser pour la construction d’un projet nationale afin de reconstruire les liens entre les tissus sociaux et de basculer les rapports de force. Il encourage les jeunes à la réflexion scientifique en priorisant la réalité du pays.