Honorables sénateurs de la Républiques,
En cette période de déconfiture/ décomposition des crises multiples devenues marasme et d’inquiétudes de toute sorte caractérisant particulièrement la vie de plus pourvus du pays, c’est-à- dire de la couche majoritaire, le CELG croit qu’il tient lieu d’un devoir citoyen-militant-résistant de vous adresser la présente lettre.
Pour (tout d’abord) vous informer qu’il prend formellement acte du courage que vous faites montre en convoquant/invitant le nouveau chef de gouvernement de l’équipe à Sweet Micky- Michel Martelly- Tèt Kale, la personne du premier ministre Monsieur Gary Conille, à vous expliquer-par conséquent à expliquer à la République- les menées effectuées par l’exécutif en vue, dit-on, de mettre sur pied une armée dans le pays.
Devant l’absence totale de transparence caractérisant cette surprenante et inquiétante entreprise ; et par rapport au caractère unilatérale de cette pseudo décision qui, entre autre, souffre d’un grave déficit de consultation citoyenne et populaire, le cercle estime que votre invite adressée au premier ministre, dans le but de mieux vous informer sur la dite question de rétablissement de l’armée orchestrée par le pouvoir exécutif, doit être retenue comme un important acte politique témoignant suivant toute apparence vous êtes bien imbus des responsabilités qui vous sont incombés comme des sénateurs de la République c’est-à-dire Co-dépositaires de la souveraineté- bien que souillée- nationale.
Dans la foulée, le Cercle s’empresse de vous faire part de ses préoccupations et inquiétudes par rapport à la manière cavalière dont cette question a été agitée dans les plus hautes sphères étatiques et face au silence ou même l’indifférence qu’elle a suscitée chez certains acteurs étatiques comme les parlementaires jusqu’ici ou aussi la plupart des voix organisées de la société civile.
Le CELG attire ainsi l’attention des honorables sénateurs sur le fait que les nombreuses percées médiatiques faites par les acteurs étatiques d’en haut (non des moindres) favorables à la mise sur pied prochaine de l’armée retiennent particulièrement l’intérêt des uns et des autres en raison de la vacuité argumentaire qu’elles révèlent. Cette vacuité ou tout au moins cette faiblesse argumentaire des hauts décideurs étatiques dans leur traitement de la question, soulignent (s’il était besoin) les limites éhontées de la compétence et ainsi de la volonté de ces derniers de prendre en compte les véritables priorités de l’heure de la population au niveau de la définition et de l’orientation des actions qu’ils sont censées poser en vue de l’amélioration des conditions de vie de celle-ci.
Il est de l’ordre de l’évidence que depuis le terrible séisme du 12 Janvier 2010, du renforcement de la mise sous tutelle du pays qui en est résulté et des ravages de l’épidémie du choléra introduite par les troupes onusiennes dans la population, qu’aucun haut responsable étatique n’a le droit, s’il veut mériter son rang et le respect qui en est lié, de décider de ses axes d’actions prioritaires en ignorant les données assombrissantes constituant le macabre tableau de la situation du pays d’après 2010. C’est-à-dire les XXX camps de fortune érigés surtout dans les départements de l’Ouest, du Sud-est et des Nippes depuis le tremblement de terre, les 300 000 morts, les XXX, les personnes tuées par l’épidémie du choléra, les personnes infectées etc… Ce qui fait la non prise en compte de ce contexte particulier dans la définition du cadre d’action de l’exécutif, l’opacité dans laquelle la question de l’armée semble être traitée par ce dernier et l’allure presque mensongère de certains points de vue officiels favorables au rétablissement de l’armée exprimée un peu partout dans le pays doivent absolument susciter plus que la curiosité des représentants élus de la population. Ainsi doivent-ils dès à présent interroger avec intelligence les véritables desseins inavoués et inavouables de l’exécutif, qui, dans ce contexte de misère si aigu, cherche à se doter d’un aussi puissant instrument de répression, une armée !!!
Le Cercle qui refuse de croire que la constitution d’une armée(avec toutes les qualificatifs qu’on voudra : moderne, professionnelle etc…) peut constituer la priorité d’un pays qui dépend à plus de 70% de l’aide financière de la communauté internationale pour son budget de fonctionnement, appel les sénateurs signataires de l’invitation faite au nouveau chef de gouvernement à la vigilance et à ne pas oublier que par le passé l’armée fortement répressive vis-à-vis de la couche la plus pauvre de la population c’-est-à-dire de la majorité, fut une institution terriblement « budgétivore », instrumentalisée par certains secteurs de la communauté internationale et des classes dominantes, inlassablement hostile à tout projet, même embryonnaire, de démocratisation populaire du pays.
Et si l’on se donne le temps d’observer certains agissements de l’actuel locataire du Palais National, notamment sa manière autocratique et opaque de traiter la question même de l’armée constitutionnelle qui ne doit pas être assimilée à une milice partiellement justifiées quant à son attachement véritable aux valeurs et principes de la démocratie libérale.
Ainsi, messieurs Pères conscrits de la République, vous qui êtes habitués à vous définir comme représentants de la majorité, vous voici dans l’obligation de faire entendre la voix de celle-ci et d’exiger la prise en compte de ses légitimes revendications de justice sociale, de logements sociaux dignes et respectant les conditions et dispositions minimales d’habitat humain, d’emplois respectables à la fois en condition de travail et de salaires, de santé, de loisirs et d’éducation capables de faciliter son épanouissement dans la dignité et le respect des droits de l’homme et de la femme, non pas l’oppression et la répression comme remède à la misère plus que jamais intenable.
Dans l’espoir que vous saurez comprendre messieurs les sénateurs le sens citoyen-militant-résistant de cette lettre, le CELG vous demande d’accepter ses salutations patriotiques.
Pour le Cercle :
James Beltis
Wisler Charles
Wilson Jn-Baptist
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