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Crise : l’heure de vérité

Nous voilà à la veille du troisième anniversaire de la chute de Lehman Brothers qui, le 15 septembre 2008, a marqué le début officiel de la crise proprement financière. Une nouvelle crise occupe le devant de la scène, celle de la dette souveraine, et elle est présentée comme totalement indépendante de la première. Il y a surendettement des Etats et ce surendettement serait dû à l’impéritie des gouvernements, à leur laisser-aller en matière de dépenses. Il n’en est rien : la crise de la dette souveraine n’est qu’une prolongation de la grande crise qui a failli emporter le monde il y a trois ans. Avec l’éclatement de la bulle immobilière (en particulier américaine), la dette des ménages est devenue celle des organismes financiers, et celle-ci à son tour est devenue celle des Etats. Un exemple caricatural est celui de l’Etat irlandais, prenant à sa charge les engagements de banques plombées par les actifs « pourris » de la crise financière, essayant de combler un puits sans fond : 29,3 milliards d’euros, par exemple, pour tenter d’assainir la seule Anglo Irish Bank ; 50 milliards d’euros en 2010, soit près d’un tiers du PIB, pour renflouer des banques dont les pertes avaient été auparavant dissimulées |1|.


Pour mieux comprendre la crise de l’endettement dans les pays du centre