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Déclaration de la Campagne « KABA GRANGOU » sur la conjoncture

Dans le cadre de la Campagne “KABA GRANGOU” pour de droit à l’alimentation et la souveraineté alimentaire, réunissant des réseaux d’organisations paysannes, de femmes, de jeunes, d’écologistes à travers différents départements d’Haïti ; les dirigeants – tes de la plateforme, réunis en Assemblée dans la Ville de la Croix des Bouquets (Département de l’Ouest) du 16 au 19 novembre 2010, ont débattus des principales problématiques qui interpellent la nation, dont :


• Les problèmes relevant de catastrophes dites naturelles (le tremblement de terre du 12 janvier dernier, les inondations de la période cyclonique, le changement climatique, l’irruption de l’épidémie de choléra);

• La tenue d’élections dans un contexte d’occupation;

• Les termes de la refondation nationale après le tremblement de terre du 12 janvier écoulé.
À cause de sa localisation géographique, notre pays est sujet à des catastrophes qu’aggrave le phénomène du changement climatique. Qui pis est, les tenants du pouvoir d’État font montre d’un je m’en foutisme éhonté, avec des dirigeants – tes corrompus – es qui dilapident les biens publics, reléguant les populations dans une misère des plus abjecte. Nous, du secteur paysan issu du mouvement social progressiste d’Haït, avons décidé de passer à l’action en rejoignant d’autres peuples frères, qui vont se réunir dans la Ville de Cancun au Mexique pour faire entendre leurs voix revendicatives sur le vrai visage du changement climatique.
Nous constatons :

– Que le peuple haïtien est pris en otage, et de fait s’est retrouvé sans secours ni recours pour faire face aux catastrophes naturelles telles le tremblement de terre meurtrier du 12 janvier écoulé, les ouragans et inondations récurrents dus aux périodes cycloniques, etc.

– Que la morphologie de l’État haïtien prévoit une structure dénommée Système National de Gestion des Risques et Désastres, qui en réalité se cantonne à pérorer à partir de la Capitale à travers la télévision, dans un pays ou la majeure partie des populations est dépourvue de moyens de communication et d’électricité.

– Que le mode de fonctionnement des titulaires de l’appareil d’État en vigueur, font que le pseudo ministère de l’environnement, incapable de jouer son rôle comme référent institutionnel pour un secteur en état de décrépitude chronique, n’a de raison d’être que pour augmenter le volume d’employés – es, des services publics.

– Que le pays est durement frappé par une épidémie de choléra, que certaines sources attribuent à la mauvaise gestion de déchets produits par un contingent de la MINUSTAH, semant la mort à un rythme effréné dans les milieux populaires les plus démunis. La propagation du Choléra a de gravissimes conséquences sur l’agriculture de notre pays, dans la mesure ou le publics a peur de consommer les produits locaux, tels le riz de l’Artibonite, les fruits de mer, les fruits, légumes et vivres des exploitations agricoles, ce, au profit des produits agricoles importés qui envahissent notre marché local sans aucun contrôle. La stigmatisation du Cholera est lourde de conséquence pour les producteurs – trices locaux, au même titre que pour les travailleurs – res du secteur informel, en particulier, les petites marchandes ambulantes de repas, de même que l’écrasante majorité de petites gens qui réalisent leur gagne pain dans les rues.

C’est dans de telles conditions que le gouvernement en place, en complicité avec ses alliés impérialistes embarquent un pays occupé, dans un processus électoral au sein duquel aucun candidat n’adresse les revendications séculaires du secteur paysan qui regroupe constitue la majorité de la population. Aucun gouvernement sérieux n’accepterait qu’une force d’occupation, agissant comme un groupe de touristes, brasseurs d’argents, violeurs, fêtards, en arrivent au point de semer le deuil au sein de la population. Plutôt que de faire face aux terribles défis posés par les conséquences catastrophiques du tremblement de terre du 12 janvier pour exhorter tous les secteurs sociaux à u modus vivendi pour faire les choses autrement et définir les termes d’une véritable refondation nationale, ces satrapes ont préféré remettre le pays, en signant, têtes baissées toutes sortes de plans issus des diktats du « PDNA » concocté sous les auspices d’une certaine communauté internationale et dont la finalité est d’ouvrir les veines du pays aux injections de la CIRH et de la Banque Mondiale.

Face à cette macabre situation, la Campagne “KABA GRANGOU” informe la nation des faits suivants:

– Si le processus électoral devant déboucher sur le scrutin du 28 novembre prochain continue de se dérouler dans la fraude, les magouilles, les violences et le favoritisme, le pays va s’engouffrer dans une catastrophe sans précédent;

– L’État Haïtien a pour obligation, sans délai, de faire la lumière sur l’origine de l’épidémie de Cholera, et d’exiger les réparations que de droit;

– À ce stade des débats, la menace qui pèse sur le pays tout entier, de même que le nombre de victime des catastrophes auxquelles est exposé le pays, et ce plus particulièrement depuis le 12 janvier, les questions environnementale et de sécurité humaine se doivent d’être les priorités des priorités de tout gouvernement sérieux;

– Le Plan d’investissement agricole du gouvernement, corolaire du PDNA pour le secteur, ne fournis aucune possibilité de remembrement de l’agriculture, parce qu’il est dépourvu de toute considération pertinente se rapportant à des éléments fondamentaux tels l’impératif d’une réforme agraire intégrale, la valorisation des produits locaux, et les mécanismes de protection de la production nationale;

– La Campagne « KABA GRANGOU » va participer au Forum Alternatif de Cancun au Mexique pour s’inscrire en faux contre l’orientation dominante des auspices de la seizième Conférence onusienne sur les Changements Climatiques, dans l’objectif de :

1. Défendre un modèle de développement qui participe du respect de la vie et de la protection de l’environnement.

2. Défendre une agriculture sans OGM et sans agro carburant

3. Observer et informer les populations des engagements pris par l’État haïtien en rapport aux Conventions internationales sur le changement climatique et la gestion des risques et désastres.

4. S’approprier et faire mieux connaître les tenants et aboutissants de la solidarité agissante dans les communautés et entre les organisations au sein du pays à l’occasion du 12 janvier, informations occultées dans la majeure partie des rapports officiels tant nationaux qu’internationaux.

5. Mettre l’accent sur l’importance de la coopération Sud/Sud, qui constitue une opportunité de taille pour un pays comme le notre e quête d’un modèle de développement en rupture avec les paradigmes de la mondialisation sauvage (i.e. : l’Accord Petrocaribe et la Coopération Cubaine avec Haïti).

6. Partager les expériences d’autres peuples en matière de lutte contre le Changement climatique.

Pour parvenir à une meilleure gestion de nos ressources avec des actions cohérence y relatives, il est impérieux que l’Appareil d’État incorpore les secteurs environnementaux et agricoles dans une seule structure de manière à pouvoir valablement adresser les intérêts du pays et desservir les besoins du secteurs paysan en particulier, et ce, à l’aide d’un budget d’investissement financé à partir de ressources propres, tels le prélèvements de taxes locales, et les revenus de l’Accord Petrocaribe, en rupture avec la politique du cuit héritée de la dépendance par rapport à une certaine communauté internationale.

Autant de raisons portant la Campagne “KABA GRANGOU” pour de droit à l’alimentation et la souveraineté alimentaire à exhorter les organisations paysannes et ouvrières, de femmes et de jeunes, de socioprofessionnels – les et de défense des droits humains, à constituer un seul faisceau pour juguler cette entreprise criminelle, cette association de malfaiteurs, les tenants de cet État pourianiste afin de forcer le dirigeants – tes à prendre la voie qui conduira le pays sur la route d’un développement se réclamant de la valorisation du patrimoine national.

Organisations et institutions d’appui signataires de la présente :

APV, CONAFAP, COSADH, CROSE, MPNKP, MPP, RENAHSSA, TET KOLE avec PAPDA et Action Aid Haiti

Rebâtir l’environnement, c’est renforcer l’agriculture locale, Igname contre Pétrole !
Globalisons la Lutte, Globalisons L’espoir !

Organisation ou la Mort!

Organisations et institutions signataires :

MPNKP

CROSE

CONAFAP

MPP

RENAHSSA

TET KOLE

COSADH

APV

Via Campesina Haiti

CLOC Haiti

PAPDA

Action Aid