Dans le cadre des réflexions sur les alternatives à mettre en place après le tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010 en Haïti, la PAPDA a produit une analyse sur les politiques publiques et la nécessité de rompre avec les paradigmes et pratiques actuels. Cette réflexion est produite par le professeur Roland Bélizaire et coordonnée par le Programme de Plaidoyer pour une Intégration Alternative qui traite des questions de politiques publiques et des Droits Economique, social et culturel (DESC).
Ce document sera disponible en français et en créole pour le grand public qui pourra, d’ici le 27 Juillet prochain, retirer une copie dans les locaux de la PAPDA, ou accéder à la version électronique à travers ce site internet. Toute personne désireuse de se le procurer peut aussi en faire la demande à partir de la rubrique « contact » du site internet.
La Plateforme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif proposera à partir du 2 aout une nouvelle publication intitulée « Politiques Publiques en Haïti – A quand la rupture avec la dépendance ». La publication – qui a été réalisé en coopération avec le professeur Roland Bélizaire – est disponible en français et kréyol, sur papier (livre) et en version électronique (pdf).
Politiques Publiques en Haïti – à quand la rupture ?
Dans cette publication, le professeur Bélizaire s’interroge sur les politiques publiques en Haïti durant les 20 dernières années. De quelle manière des influences « étrangères » ont-elles pesées ou même façonnées les prises de décision par les dirigeants haïtiens ?
Bélizaire compare l’implication des acteurs locaux par rapport aux acteurs internationaux dans l’élaboration de plusieurs documents de politiques publiques de ces dernières décennies entre autres le Cadre de Coopération Intérimaire (CCI), le Document de Stratégie Nationale pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (DSNCRP), le Post-Disaster Needs
Assessment (PDNA) et le Plan d’Action pour le Relèvement et le Développement National (PARDN). Il s’avère que même dans le contexte post-seïsme du 12 Janvier 2010, le
paradigme néolibéral reste le choix soutenu du gouvernement haïtien et des institutions financières internationales. De récents documents gouvernementaux reconnaissent finalement que ce paradigme est responsable de la destruction de la production nationale et des déboires en matière économique et sociale de la population haïtienne.
En dépit de ce constat, le professeur Bélizaire note que la rupture nécessaire n’est pas enclenchée. Plus alarmant est le niveau de participation des acteurs locaux au processus d’élaboration des politiques publiques, les dernières en date, le PDNA et au Plan d’Action Pour le Relèvement et le Développement National (PARDN), est presque inexistant. Une « reconstruction » taillée sur mesure par la dite communauté internationale, dictée et imposée aux autorités haïtiennes sans que la société civile haïtienne ne soit partie prenante. Un futur haïtien conçu par des « experts internationaux » sans
implication des capacités et compétences locales, peut-on parler d’un État souverain dans un tel contexte ? A cet état de fait, le professeur Bélizaire propose la mise en place d’un Etat populaire et le renforcement des mouvements sociaux alternatifs.