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Manifestations, Revendications et Arrestations des manifestants:

Note de Presse de la POHDH – Port-au-Prince, 12 Juin 2009

La Plate-forme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH) s’insurge contre le climat délétère qui s’instaure dans le pays depuis plus d’une semaine. En effet, suite au mouvement de protestation des étudiants exigeant la promulgation par l’exécutif de la loi sur le salaire minimum fixé à 200 gourdes et des réformes adéquates au sein de l’Université d’Etat d’Haïti, les forces de l’ordre ont intervenu pour réprimer avec rigueur en procédant à des arrestations arbitraires, en faisant usage abusif de gaz lacrymogène et de nombreuses victimes collatérales.


La Plate-forme souligne que le droit de manifester de manière pacifique fait partie des droits civils et politiques que l’Etat haïtien s’engage à respecter à travers le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, signé et ratifié par Haïti le 23 novembre 1990. De ce fait, la Plate-forme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH) déplore cette situation qui se détériore jour après jour, et qui a entrainé l’arrestation de plusieurs étudiants et passants, l’inhalation de gaz lacrymogène par des patients à l’hôpital de l’HUEH, par des élèves dans leur salle de classe, des employés dans leur bureau et le bris des pare-brise des voitures appartenant à l’Etat et aux particuliers.

La Plate-forme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH) comprend mal le silence du Gouvernement face à cette situation qui se dégrade de jour en jour et occasionne encore plus de violations de droits humains, son refus de donner satisfaction à ces revendications justes et fondées. D’un autre côté, la Plate-forme voit d’un mauvais œil le fait que l’Etat haïtien affiche une attitude de simple observateur et fait peu de cas des étudiants qui gagnent quotidiennement les rues en sacrifiant leurs études. Au lieu de réprimer la manifestation des étudiants, il devient urgent et impératif que le chef de l’Etat statue sur le salaire minimum, libère les personnes arrêtées et écrouées, que le Rectorat statue sur la réforme au sein de l’Université d’Etat d’Haïti. Il est tout aussi urgent et impératif que les autorités de l’Etat prennent en compte les revendications des étudiants protestataires.

Fort de ces considérations, la Plate-forme recommande :
– Aux autorités judiciaires la libération des étudiants, élèves, passants et autres citoyens appréhendés et détenus suite aux manifestations de rue ;
– A l’exécutif la promulgation de la loi sur le salaire minimum telle que votée par le Parlement haïtien ;
– Au Rectorat de l’Université d’engager un processus de dialogue avec toutes les parties concernées afin d’amorcer les réformes nécessaires.

La POHDH croit que ces recommandations seront prises en compte dans un bref délai de manière à ce que les étudiants mettent un terme à ce mouvement et qu’ils regagnent leur salle de classe.

Jocelyne COLAS

Secrétaire Générale