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Richard Morse: « Le Peuple Haïtien a besoin d’un lobbyist » – « The Haitian People Need a Lobbyist »

La PAPDA vous invite à lire cet excellent texte de Richard Morse. Le leader du groupe RAM et manager du fameux hôtel Oloffson s’y prononce sur les élections du 19 Avril dernier.

PAPDA invites you to read this excellent text of Richard Morse. The leader of the band RAM and owner of the famous hotel Oloffson expresses himself over the elections held on April 19th.


(Original English Version below)

Le Peuple Haïtien a besoin d’un lobbyist

Par Richard Morse

Si le gouvernement haïtien vous dit que les dernières élections sénatoriales se se sont bien passées, ne le croyez pas.

Si l’ONU vous dit que les dernières élections sénatoriales se se sont bien passées, ne les croyez pas.

Si l’OEA vous dit que les dernières élections sénatoriales se sont bien passées, ne la croyez pas.

Si les média dominants ignorent les récentes élections haïtiennes, peut-être est-ce parce que personne n’est supposé dire qu’il s’agissait d’un vote cauchemardesque. Quand vous organisez des élections et que personne ne s’y présente, c’est un cauchermar.

Comme il devait y avoir un vote, j’ai circulé en voiture à travers la ville (Port-au-Prince) le matin du dernier dimanche, le 19 avril. Les Haïtiens aiment jouer au footbal dans les rues quand il n’y a pas de circulation, ça c’est une des choses qui m’a été à nouveau confirmée. Les gens n’ont pas voté à Port-au-Prince, et Port-au-Prince, dans ce cas précis, est probablement à l’image de ce qui devait se passer dans la majorité du pays.

Si quelqu’un essaie de vous dire que les Haïtiens ne sont pas allé voter dimanche parce qu’ils sont apathiques, soit cette personne ment, soit elle n’est pas bien informée, ou bien elle est entrain d’essayer de vous vendre un pont à Brooklyn.

Ce n’est pas comme si les gens n’avaient pas voté et étaient aller s’occuper de leurs affaires. Les gens ne sont pas allés voter et sont restés à la maison ou bien sont allés se promener dans les rues pour voir si il y avait des votants. Le  » non vote  » a été leur vote

La dernière élection/réferendum nous a montré que les Haïtiens en avaient assez du choix Preval/ Delatour de gouvernance.

Ce gouvernement ne représente pas le peuple haïtien. Bien sur que quelques électeurs, ont été intimidés par des tracts qui disaient  » Si vous allez voter, imprimez votre nom sur la plante de vos pieds pour qu’on puisse identifier votre corps. » D’autres personnes ont du être intimidées par le gouvernement haïtien et la Police nationale haïtienne qui ont, de manière officielle, fermé le pays les jours d’avant et après le vote, comme si une sorte d’opération de guerre se préparait.

Mon avis personnel pour expliquer cette non participation massive est que, trop souvent, les masses haïtiennes votent, puis, par la suite, les politiciens élus sont « achetés ».

Est-ce que vous ne seriez pas fatigués de voter si vos candidats sont toujours et encore achetés ?

Essayer d’exclure le Parti Lavalas des élections, n’a aidé la cause de personne.

Je me souviens de la première fois que j’ai vu le Président Préval, peu de temps après qu’il ait remporté les élections de 2006. Il s’amusait avec une nouveau groupe d’amis dont il était impossible qu’ils aient voté pour lui. Préval a fait campagne pour 8 millions d’Haïtiens, ces nouveaux amis représentent le Gang des Onze d’Haïti, l’élite qui controle le pays. La plateforme économique de Préval (HOPE2) représente seulement cinq pour cent du pays. Les Haïtiens ont besoin d’un paln économique qui ait de l’impact sur 80% de la population, pas 5%.

Si quelqu’un vous dit que la seule raison pour laquelle Aristide a quitté le pays c’est parce qu’il a été kidnappé, bien, c’est que cette personne vous informe mal. Un industriel haïtien, Andy Apaid, était arrivé à faire les masses manifester contre Aristide. Paradoxes de la politique.

J’ai vu ces manifestations. Elles étaient parmi les plus grandes manifestations qu’il m’est arrivé de voir en Haïti. Après le départ d’Aristide, Gérard Latortue et le gouvernement de « transition » sont arrivés au pouvoir, en même temps qu’une machine de répression, avec des policiers circulant dans Port-au-Prince avec des masques de ski noir sur le visage. Andy Apaid est resté silencieux pendant tout ce temps,; il n’a organisé aucune manifestation contre la répression. Il ne prétendait plus représenter le peuple haïtien; à ce moment là, il ne représentait clairment que le lui-même et sa cohorte d’hommes d’affaires.

Le peuple haïtien n’a plus jamais manifesté derrière Apaid ou les gens auxquels il apportait son soutien.
Andy Apaid ne sera plus jamais capable de mobiliser le peuple haïtien. Et en plus de cela, quand Hillary Clinton a fait son premier voyage en Haïti en tant que Secrétaitre d’Etat, quelqu’un l’a convaincu qu’il fallait rendre visite à Andy Apaid. Un bel exemple de lobbyng au travail.

D’une certaine manière avec l’aide des Delatour et de Haïti Democracy Project à Washington, Andy Apaid et le secteur des affaires en Haïti sont arrivés à dominer le gouvernement de Préval.

A partir de avril/mai 2008, quand le Premier ministre Alexis a été expulsé par un vote de sa fonction par le Sénateur Latortue et un contingent de Sénateurs avec des intentions douteuses, Préval a arrêté de parler de « Production Nationale ». Maintenant nous sommes de retour à une économie du type : « Mme Clinton rend visite à Apaid dans son entreprise. »

Le peuple haïtien a déjà dit « non » auparavant. Est-ce qu’il y a quelqu’un qui écoute ?

Je pourrais continuer sur cette lancée. La route entre la République Dominicaine qui est supposée importer en Haïti, des biens et des touristes venant de la République Dominicaine à la Citadellle a ét construite, mais la route qui conduit au grenier d’Haïti, la vallée de l’Artibonite, est en ruine. Le message est clair : l’importation est une bonne chose. Les restes de touristes dominicains sont une bonne chose.

La production locale est cantonnée sur le siège arrière. Ou pour dire les choses autrement, les importateurs riches c’est bon, les pauvres fermiers haïtiens sont, encore une fois, invisibles et non représentés.

Les Delatour qui occupent des fonctions dans les ministères, au Palais National et comme lobbyists sont le plus grand lien entre les politiques d’échec de Préval et Washington.

Avant qu’ils ne deviennent les meilleurs amis de Préval, ils faisaient du lobbying pour Siméus le Texan/Haïtien billionaire qui voulait devenir président. Quand ça n’a pas marché, ils ont changé de stratégies. Si tu ne peux pas voter pour ton propre candidat, achètes celui qui a été élu.

Ce qui nous conduit à la question suivante :  » Qui représente le peuple haïtien ? »

Je sais qui représente l’élite des affaires et les 3 ou 5 pour cent de la population qu’ils englobent, mais le pays a 10 millions de personnes. Les bus de touristes venant de la DR ne vont pas aider le peuple haïtien. Cet argent C2 sera partagé dans quelques bureaux avant même que le projet ne se réalise.La loi HOPE2, qui est supposée apporter entre 10 et 50 mille « treading water » (trad difficile) emplois, va attirer des gens de la campagne dans une ville qui ne possède pas d’infrastructures pour les gérer.Qui s’en soucie ?

Faire du lobbying doit être une affaire formidable en Haïti. Dommage que les masses haïtiennes n’aient pas de lobbyist.


Richard Morse est le propriétaire de l’hotel Oloffson et le leader du groupe RAM


The Haitian People Need a Lobbyist

By Richard Morse

If the Haitian government tells you these last Senate elections were fine; don’t believe them.

If the United Nations tells you these last Senate elections in Haiti were fine; don’t believe them.

If the OAS (Organization of American States) tells you these last Senate elections in Haiti were fine; don’t believe them.

If the Main Stream Media ignores the recent Haitian elections, maybe it’s because no one is supposed to say that it was a voting nightmare. When you hold an election and no one shows up, it’s a nightmare.

I drove around town (Port-au-Prince) late Sunday morning, April 19, as voters were supposed to be voting. One of the things reaffirmed to me that morning was that Haitians like playing soccer in the streets when there’s no traffic. People did not vote in Port-au-Prince and Port-au-Prince, in this case, probably reflects what was happening in most of the country.

If some one tries to tell you that Haitians didn’t vote on Sunday because they’re apathetic, the person is either lying, uninformed, or trying to sell you a bridge in Brooklyn.

It’s not like people didn’t vote and went about their business. People didn’t vote and either stayed at home or went out onto the streets to see if anyone else would vote. The « no vote » was their vote.

This last election/ referendum showed us that Haitians have had enough of the Preval/Delatour approach to governance.

This government isn’t representing the Haitian people.
Some voters of course, may have been intimidated by flyers which said « If you’re going to vote, print your name on the bottom of your feet so your body can be identified ». Other people
may have been intimidated by the Haitian Government and the Haitian
National police who officially closed down the country day before and the day after elections, as though some kind of war operation was being prepared. No private cars were permitted to circulate in the streets.

Personally, I think the main cause for the massive non-participation is that, too often, the Haitian masses vote and then the winning politicians get bought.

Wouldn’t you get tired of voting if your candidates kept getting bought?

Trying to exclude the Lavalas Party (Haiti’s largest party) from the elections didn’t help anyone’s cause.

I remember the first time I saw President Preval shortly after he won the 2006 election. He was enjoying himself with a new crowd of friends who couldn’t possibly have voted for him. Preval ran on promises to eight million Haitians; these new friends were representatives of Haiti’s Gang of Eleven: the country’s controlling elite. Preval’s economic platform (HOPE 2) only represents five percent of the coun try. Haitians need an economic plan that effects 80% of the population, not 5%.

If some one tells you the only reason Aristide left the country is because he was kidnapped, well, that person is misinforming you. A Haitian industrialist, Andy Apaid, had the Haitian masses demonstrating against Aristide. Paradox in politics.
I saw those demonstrations. They were some of the largest demonstrations I ‘ve ever seen in Haiti. After Aristide departed, Gerard Latortue and the « transitional » government came to power, along with a « repression machine » that had policemen circulating around Port-au-Prince with black ski masks on their faces. Andy Apaid was silent during all of this; he orchestrated no demonstrations against repression. He was no longer pretending to represent the Haitian people; he was now openly representing himself and his business cohorts.

He was getting sweetheart deals and tax breaks from the transitional government.

The Haitian people have never rallied behind Apaid or the people he supported, again. The honeymoon was over. Andy Apaid will never be able to mobilize the Haitian people again. And on top of this, when Hillary Clinton makes her first trip to Haiti as Secretary of State, someone convinces her that she should be visiting Andy Apaid. A fine example of Haiti’s lobbyists at work.

Somehow, with the help of the Delatours and the Haiti Democracy Project in Washington, Andy Apaid and Haiti’s business sector have come to dominate the Preval government.

Ever since April/May 2008 when Prime Minister Alexis was voted out of the Prime Minister’s office by Senator Youri Latortue and a contingent of Senators with dubious intent, Preval stopped talking about « National Production ». Now we’re back to « Mme Clinton visiting Apaid at his factory » type of economics.

The Haitian people have said « no » already !!. Doesn’t anyone listen?

I can go on. The road from the Dominican Republic that’s supposed to bring imported goods to Haiti and tourists from the Dominican Republic to the Citadelle has been built, but the road from Haiti’s breadbasket, the Artibonite valley, is in shambles. The message is clear: imports are good. Left over Dominican tourists are good.

Local production is in the back seat. Or, to put it another way,
well-off importers are good; poor Haitian farmers are once again invisible and unrepresented.

The Delatours, who have positions in Ministries, the National Palace and as lobbyists are the biggest link between Preval’s failing policies, and Washington.

Before they became best friends with Preval they were lobbying for Simeus, the Texas/Haitian billionaire who wanted to be president. When his bid failed, they switched tactics. If you can’t vote your own politician into office, buy the one who gets elected.
What it all comes down to is: « Who’s representing the Haitian people »?

I know who’s representing the business elite and the three to five percent of the population that they encompass, but the country has between 8 and 10 million people. The busses of tourists coming over from the DR aren’t going to help the Haitian people. That C2 money is going to be divided up in some office before the project gets off the ground. The HOPE 2 bill which is supposed to provide between 10 and fifty thousand « treading water » jobs, will attract people from the countryside into a city that has no infrastructure to support them. Does anyone care?

Lobbying must to be a great business in Haiti. Too bad the Haitian masses don’t have a lobbyist.

Richard Morse runs the Oloffson Hotel Port-au-Prince Haiti and the leads the Haitian band RAM.