La PAPDA, représentée par son Directeur Exécutif, le Professeur Camille Chalmers, a participé du 21 au 25 septembre, à une importante activité convoquée par le Centre International Miranda de Caracas, Jubilée Sud et le CADTM intitulée : « PREMIER SYMPOSIUM INTERNATIONAL SUR LA DETTE PUBLIQUE, L’AUDIT POPULAIRE ET LES ALTERNATIVES D’EPARGNE ET D’INVESTISSEMENT POUR LES PEUPLES D’AMERIQUE LATINE ET DES CARAÏBES. Nous vous invitons à prendre connaissance de la déclaration finale publiée à la suite de cette rencontre
PREMIER SYMPOSIUM INTERNATIONAL
« SUR LA DETTE PUBLIQUE, L’AUDIT POPULAIRE ET LES ALTERNATIVES D’EPARGNE ET D’INVESTISSEMENT POUR LES PEUPLES D’AMERIQUE LATINE ET DES CARAÏBES »
Caracas, Venezuela
22, 23 y 24 septembre 2006
CADTM, Centre International Miranda, Jubilé Sud Amériques, Observatoire International de la Dette
Le premier symposium International sur « la dette publique, l’audit populaire et les alternatives d’épargne et d’investissement pour les peuples d’Amérique Latines et des Caraïbes » s’est tenu à Caracas le 22,23 et 24 septembre 2006, et a compté avec la présence de spécialistes d’ Argentine, de Belgique, du Brésil, de Colombie, de Cuba, d’Equateur, du Salvador, d’Haïti, du Pérou et du Venezuela qui ont analysé les nouvelles conditions et les perspectives économiques et financières en Amérique Latine. Ils ont présenté des rapports sur l’avancée et la réalisation d’audits citoyens. Ils ont débattu et réfléchi sur les expériences historiques des mouvements sociaux contre le paiement de la gigantesque dette illégitime qui hypothèque le futur de la région.
Les peuples du Sud ne sont pas débiteurs mais créanciers d’incommensurables dettes historiques, sociales, économiques et écologiques accumulées par les pays du Nord. De là vient le rejet des dettes externes et internes ainsi que du mécanisme pervers qui assujettit les politiques publiques aux intérêts privés. Nous rejetons ce système qui réduit les budgets, brade les patrimoines nationaux. Un système qui empêche la satisfaction des demandes sociales et réduit l’investissement public dans les infrastructures de base.
Les pays d’ Amérique Latine et des Caraïbes ont vécu ces dernières décennies la répétition de crises financières cycliques qui ont entraîné une profonde régression des conditions de vie, de travail, et de développement pour les peuples. Chaque vague financière a été accompagnée par des affirmations sur la « force » « des indicateurs fondamentaux » (PIB en hausse, investissement du capital étranger, confiance des investisseurs, hausse des réserves des banques centrales, etc.) pour terminer, après la vague spéculative, en catastrophe économique et financière.
Au delà d’une fragile sérénité dans certains pays, le panorama financier régional est très influencé par la dynamique d’un contexte international très fluctuant. Les nouvelles tendances doivent être méticuleusement analysées. Le manque de résultats, l’incertitude et les pressions rétrogrades anti-populaires doivent générer des réponses unitaires puissantes.
Pour le moment, il existe aujourd’hui chez les peuples latino-américains une conscience croissante des séquelles de l’imposition de l’endettement public, des ajustements fiscaux et de l’application des recettes néolibérales d’ouverture sans restriction du marché et des privatisations. Le rejet de ces recettes met en évidence la nécessité de rompre avec la dynamique capitaliste. De plus, le récent processus de récupération apporte non seulement des inégalités économiques, mais aussi d’ordre social. Le chômage structurel, la précarisation du travail et la condamnation au désespoir atteignent des niveaux jamais égalés. Ils contrebalancent l’amélioration d’indicateurs macro-économiques.
Voici venu l’heure d’une nouvelle intégration économique et financière de l’ A mérique Latine et des Caraïbes qui donne une priorité à l’amélioration de la vie des peuples, à la complémentarité productive, à la défense du travail et des richesses de la région.
Dans ce cadre, cette réunion internationale affirme que la proposition lancée par le Venezuela d’une Banque du Sud est plausible et réalisable. Ses objectifs doivent être en particulier : rompre la dépendance des pays périphériques avec le marché financier international, canaliser notre propre capacité d’épargne, empêcher la fuite des capitaux et promouvoir l’attribution des ressources aux priorités d’un développement économique et social indépendant, en changeant les priorités d’investissement.
Nous affirmons qu’une Banque solidaire du Sud doit être une banque alternative non seulement à la banque privée mais aussi aux entités multilatérales comme le FMI, la Banque Mondiale , ou la Banque Interaméricaine de Développement. La différence ne doit pas être seulement rhétorique mais normative et opérationnelle en ce qui concerne : a) Les sources de capitalisation et les mécanismes pour capter l’épargne, b) l’intégration et la conduite coopérative et égalitaire de ses pays membres, c) les priorités et conditions pour l’octroi de crédits et de garanties, d) la gestion transparente et le contrôle démocratique et social de la gestion en lien avec ce qui est réclamé par les mouvement pour l’ A udit de la dette.
Dans cette perspective, les participants de ce Symposium International se sont entendus pour :
1) dénoncer l’illégitimité de la dette et la nécessité d’un front de pays pour le non-paiement de la dette.
2) Continuer l’appui aux mobilisations pour la réalisation d’audits populaires et citoyens de la dette et des organismes multilatéraux de crédits.
3) Renforcer le travail d’analyses et d’études de l’Observatoire International de la Dette (OID)
4) Convoquer une réunion au Venezuela, les prochains 15 et 16 novembre pour préparer une proposition de matérialisation politique et technique des initiatives de la Banque du Sud et du Fond Monétaire du Sud.
Caracas, Venezuela, 24 septembre 2006