La PAPDA salue le remarquable travail de suivi et de systématisation de la Plateforme Nationale de Sécurité Alimentaire (PFNSA) sur la vulnérabilité des couches pauvres de notre pays en relation aux besoins alimentaires de base. Une enquête nationale a été réalisée sur l’ensemble du territoire national permettant de recueillir des données riches et fiables. Ce travail rend compte entre autres de la détérioration accélérée de la situation au cours des 2 dernières années. Cette approche devrait aussi être utilisée pour une évaluation sérieuse des résultats du CCI et des politiques en vigueur dans le domaine de l’alimentation.
I.- Appréhender la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire à partir de la pauvreté monétaire
La vulnérabilité à l’insécurité alimentaire au sens strict affecte les ménages qui vivent sur le « fil du rasoir » : ils ne sont pas en situation d’insécurité alimentaire au moment de l’évaluation de leur consommation alimentaire, mais il est fortement probable – en raison des risques encourus et de la gestion des risques – qu’ils passent au-dessous d’un seuil déterminé de sécurité alimentaire.
La capacité de consommation globale, ou le potentiel de consommation, dépend du revenu courant, de l’épargne monétaire, de l’épargne non monétaire (y compris le bétail possédé), du patrimoine en général et de la capacité d’emprunt (compte tenu des limites de l’endettement). La capacité de consommation courante dépend du revenu par personne en premier lieu. Si le revenu courant par personne ne permet pas d’obtenir, à tout moment, de la nourriture en quantité suffisante et de qualité, si le revenu courant par personne risque de diminuer au point de compromettre une consommation alimentaire adéquate, les ménages sont potentiellement en situation d’insécurité alimentaire. Autrement dit, on peut tenter d’appréhender la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire à partir de la pauvreté monétaire.
Il existe des essais de mesure de la pauvreté monétaire en Haïti, notamment pour les années 1986-1987, 1999-2000 et 2002. Il s’agit ici d’estimer des seuils de pauvreté pour 2005, année de réalisation de l’Enquête Nationale sur la Vulnérabilité des Ménages (ENVM) par l’Observatoire sur la Situation Socio-Economique des Populations Vulnérables à l’Insécurité Alimentaire de la Plate-forme Nationale de Sécurité Alimentaire (PFNSA). On définit en fonction de ces seuils la population des ménages vulnérables à l’insécurité alimentaire, et les seuils estimés sont appliqués aux données de l’ENVM 2005.
II.- La mesure de la pauvreté entre 1987 et 2000 en Haïti
Selon l’étude de Pedersen et Lockwood (2001) sur l’évolution de la pauvreté en Haïti entre 1986/1987 et 1999-2000, années des deux Enquêtes Budget-Consommation des Ménages de l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI), il fallait, en 1986/1987, un revenu d’au moins 1 840 gourdes pour qu’une personne puisse couvrir ses besoins alimentaires et non alimentaires minima, c’est-à-dire ses besoins essentiels . Les dépenses alimentaires comptaient pour 70.2% de ce revenu minimum. En 1999/2000, le revenu minimum serait de 5 638 gourdes, 75.3% de ce montant étant consacrés à l’alimentation.
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