Mesdames, Messieurs les Responsables,
La Solidarité Fanm Ayisyen, SOFA, vous présente son deuxième Rapport-bilan des cas reçus à travers nos 21 centres Douvanjou accueillant et accompagnant les femmes/filles victimes de violences dans les régions Artibonite, Sud-Est, Grand-Anse et l’Ouest.
Une fois encore Mesdames/Messieurs les Décideures-rs, nous faisons appel à votre devoir de responsabilité afin de trouver des réponses adéquates aux innombrables plaintes déposées chez nous par de courageuses femmes et filles, désespérées par votre inaction. Nous vous transmettons donc le « Cri de plus de trois cent femmes victimes de l’irresponsabilité paternelle, d’actes de viols, viols collectifs, viols conjugaux. Elles se retrouvent doublement victimes devant l’inaction de la Justice et des Tribunaux.
Ce deuxième Rapport-bilan, vous expose les cas de violation des droits de 301 femmes et filles entre 6 à 56 ans, accueillies par la SOFA au cours du dernier semestre de l’année 2005. Elles sont victimes de toutes sortes d’abus relatifs à la situation de violence structurelle et politique ciblant les femmes dans la société haïtienne. Elles se sont tournées vers nous pour dénoncer les actes de violence dont elles sont victimes, mais surtout pour chercher l’appui et la solidarité. Ces femmes/filles victimes, exigent que
leur(s) agresseur (s) soient puni(s). Elles sont donc venues à nous n’ayant pas de recours, ne pouvant pas compter sur la protection du Pouvoir Public.
Ainsi, Mesdames, Messieurs les Responsables, leur voix et la notre se sont mêlées pour vous interpeller sur leur cas qui est sans nulle doute une illustration de la situation que vivent des milliers de femmes chez nous en Haïti comme partout ailleurs.
Face à cette violence systémique se dressant contre l’exercice et la jouissance des droits des femmes/filles en général et de celles que nous accompagnons en particulier, la SOFA croit, que pour enrayer ce fléau, la responsabilité de l’Etat doit être manifeste et les actions à entreprendre concrètes. Nous insistons sur le fait que les multiples violations des droits de ces femmes restent impunies, et pour cause, nombre de facteurs peuvent être identifiés comme : L’absence d’un cadre juridique adéquat, le silence des responsables de l’Etat, l’absence de mécanismes et de structures à travers lesquelles des réponses appropriées seraient données et enfin la lenteur et le disfonctionnement de nos institutions. Ceci malgré les efforts engagés que nous ne saurions ignorer, mais qui demeurent très limités.
Les divers Traités et Conventions signés par l’Etat haïtien plus particulièrement La « Convention Contre toutes les Formes de Discrimination à l’égard des Femmes, la Convention Belem do Para pour Prévenir, Sanctionner et Eliminer la Violence Faite aux Femmes » renferment des provisions qui pourraient nous servir de cadre pour la mise en place de programmes visant à combattre la violence.
Nous sommes préoccupées de voir que malgré l’Etat haïtien ait adhéré aux conventions pré-citées, nous devons attendre jusqu’à juillet 2005 pour qu’un Décret soit publié visant à apporter certains changements conformes à la loi adressant cette problématique. Malgré les revendications et propositions venant des organisations de femmes, nous sommes encore là à fournir des services, qui devraient en principe, être du ressort des instances étatiques. Ce, sans le soutien de celles directement concernées.
Avec ce Rapport-Bilan II, nous voulons d’une part, réitérer les constats signalés et les recommandations qui vous avaient été adressées dans notre premier Rapport-Bilan (Juin 2005) ; et d’autre part, attirer votre attention sur les cas accueillis dans nos 21 centres au cours de la période allant de juin à décembre 2005. De même, ce présent rapport contient d’autres recommandations spécifiques pour lesquelles nous souhaiterions que des décisions relevant de vos responsabilités soient prises. Notamment en ce qui concerne les cas d’irresponsabilité paternelle, les difficultés d’obtention des certificats médicaux et le suivi des dossiers en instruction.
(Pour lire l’intégralité du rapport, veuillez cliquer sur le lien ci-dessous)Rapport bilan2_SOFA