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Certaines régions de l’Artibonite tremblent de voir arriver les pluies

Source: AlterPresse

Les pluies qui se sont abattues sur certaines zones du pays ces derniers jours, font craindre une flambée de cholera et un ralentissement de l’agriculture dans l’Artibonite, apprend AlterPresse. L’agronome Franck Saint Jean alerte sur une possible remontée du cholera dans la région et des problèmes d’insécurité alimentaire liés à un manque de semences pour les planteurs de l’Artibonite.Franck Saint Jean est responsable du programme de plaidoyer pour la souveraineté alimentaire au sein de la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda).


La saison des pluies qui commence généralement en avril peut constituer un facteur de flambée du choléra vu les faiblesses en terme d’infrastructures sanitaires, signale t-il.

« Avec la saison des pluies la situation va s’aggraver parce que l’État ne fait rien (pour pallier les problèmes d’infrastructures sanitaires), ce qui signifie que les mêmes problèmes et les mêmes risques sont toujours là », explique Franck Saint Jean.

Déjà, « des cas de cholera ont commencé à se manifester à Pérodin (sixième section communale de Petite Rivière de l’Artibonite), et cela est inquiétant », compte tenu des récentes pluies qui se sont abattues sur diverses zones du pays au cours du mois de mars, ajoute t-il.

Avec l’apparition du choléra en Haïti au mois d’octobre 2010 beaucoup de planteurs ont du abandonner les terres « soit pour venir en aide à leurs proches déjà atteints du choléra, soit pour se protéger », explique Saint-Jean.

Ceci avait occasionné une baisse considérable de la production agricole dans certaines zones mal irriguées.

Depuis, « les gens vivent dans l’insécurité alimentaire parce qu’il y a d’abord le problème du choléra qui a occasionné une baisse de la production mais il y a aussi une absence de l’État », avance l’agronome.

Les sections communales les plus concernées sont Pérodin, Chenot, Lacroix et Saint Michel. Des zones où « la situation est terrible », précise Franck Saint Jean. Il s’agit de sections communales où les gens vivaient déjà dans de mauvaises conditions.

« Les distributions de semences n’arrivent jamais dans ces zones … à cause de l’impraticabilité des routes », relève encore Franck Saint Jean.

Car les craintes des planteurs ne restent pas seulement à l’éventuel retour du choléra, mais sont motivées également par la question des semences.

Le fait qu’ils n’avaient rien récolté au cours des saisons écoulées, « les a privé de semences pour assurer la continuité agricole ». Le 1er avril est la date traditionnelle pour commencer à semer. Les terres sont déjà préparées mais « malheureusement les paysans sont en manque de semences », déplore le responsable du programme de souveraineté alimentaire de la Papda.

Dans son dernier bulletin, la Coordination nationale pour la sécurité alimentaire (Cnsa) a averti que certains départements géographiques, dont l’Artibonite, auront à faire face à des problèmes de disponibilité de nourriture au cours des mois à venir.