La Plateforme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement alternatif (PAPDA) et la Batay Ouvriye ont réalisé un séminaire d’analyse sur le droit syndicale les 26 et 27 novembre 2011. Ce séminaire avait pour objectif de définir une stratégie pour arriver à freiner la répression contre le droit syndical et la liquidation des entreprises publiques en Haïti. Les représentants des syndicats des entreprises privés en particulier de la sous-traitance et des entreprises publiques étaient invités à participer ce colloque afin de mieux cerner la réalité quotidienne des travailleurs syndiqués en Haïti.
«Le système capitalisme atteint une étape décisive dans son mode d’organisation et de production» dit Camille Chalmers, au cours d’une intervention sur l’économie globale et le droit syndical. La révocation systématique des syndicalistes dans les entreprises haïtiennesqui réclament de meilleures conditions de travail sont inacceptables a dénoncé M. Chalmers. A rappeler que cinq des ouvriers de la sous-traitance se sont licenciés une semaine plus tard après avoir lancé un syndicat baptisé SOTA (Syndicat des Ouvriers du Textile et de l’Habillement).
La liberté syndicale est un droit garanti par les conventions internationales a rappelé Tania Caron une chargée de mission de l’Organisation Internationale du travail (OIT) en Haïti. La représentante de l’OIT se dit consterner face à la répression exercée par les autorités et patrons d’Haïti pour empêcher le bon fonctionnement des syndicats car la liberté syndicale est garantie par la législation haïtienne et les conventions signées par Haïti notamment celle de 1998 relative au droit des travailleurs.
Les mouvements sociaux du pays doivent conjuguer leurs efforts avec les organisations syndicales en vue de parvenir à éliminer tout forme de distorsion et d’exclusion dans la société haïtienne a préconisé le professeur Franck Séguy dans une intervention. Selon lui la bataille des ouvriers à la recherche de meilleur condition de travail révèle d’une stratégie de changement radical dans les rapports de force et de production en Haïti.
Yannick Etienne, Responsable de la Batay Ouvriye en Haïti s’est dit préoccupée par le comportement de l’Etat haïtien quant au respect du droit des travailleurs. Les autorités haïtiennes sont toujours au côté des patrons des entreprises même quand il y a une violation flagrante du code du travail.
Le comité exécutif de SOTA a remis une plainte au Représentant de l’OIT en Haïti, M. Oscar Valverde. Il se dit prêt à aider les ouvriers haïtiens dans leurs revendications quant au respect de leurs droits entant que travailleurs.