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Comprendre le tremblement de terre pour mieux se protéger

En effet le département du Sud-est n’est jamais épargné des différents phénomènes naturels violents qui frappent le pays. Cette région a toujours été frappée par les cyclones par rapport à sa vulnérabilité environnementale et a été sauvagement touchée par le séisme du 12 janvier 2010. L’inquiétude demeure et persiste avec les récentes informations qui circulent concernant un éventuel tremblement de terre qui menace le pays. Car selon Eric Calais, professeur de l’Université Purdue, dans un article publié sur le site Livescience.com, la faille Enriquillo n’était pas à l’origine du tremblement de terre et c’était de préférence la faille de Léogâne qui est actuellement en étude.


En vue de permettre les organisations et institutions locales du Sud-est, en particulier de Cap-rouge, de mieux comprendre le phénomène du tremblement de terre et capable de prendre des mesures adéquates pour se protéger, le Programme de Plaidoyer pour la Souveraineté Alimentaire (PPSA) de la Plate-forme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA) et le Vive Espoir pour le Développement de Cap-Rouge (VEDEK) ont réalisé un séminaire dans le département du Sud-est, plus précisément à Cap-Rouge, sur les défis que représentent les phénomènes naturels en particulier le tremblement de terre au profit des organisations paysannes, des mouvements de femmes, de jeunes et des autorités locales. Cette activité rentre aussi dans le cadre du renforcement des efforts de VEDEK étant qu’organisation paysanne très active dans la région et qui a eu une réaction étonnante dans les réponses à la catastrophe du 12 janvier 2010 par des activités de solidarité avec les victimes du séisme spécialement dans la ville de Jacmel. Cette démarche vise aussi à renforcer les relation , depuis des années, que le (PPSA) a entrepris avec ses partenaires dans les communautés paysannes en vue d’une meilleure intervention dans la prévention et la gestion des risques et désastres.

La Direction du Programme de Plaidoyer pour la Souveraineté Alimentaire de la PAPDA a eu l’appui de deux experts du corps de l’Etat haïtien. Il s’agit de l’Ingénieur Mackly Jeanite, professeur, cadre de haut rang de la Direction des Mines, faisant une approche géologique et sismologique du pays, plus particulièrement sur le tremblement de terre étant que phénomène naturel en mettant l’accent sur les failles qui menacent l’île, le Professeur Hancy Pierre, Coordonnateur de la Faculté des Sciences Humaines faisant une analyse sociologique des réponses publiques, des mouvements sociaux, des organisations de base et des quartiers populaires. Egalement le professeur a fait état des travaux d’accompagnement psychosocial de la Faculté à l’intention des victimes se trouvant dans les camps, principalement à Port-au-Prince.

Les intervenants ont animé le programme comprenant un séminaire de deux jours à Cap-rouge et une émission d’une durée de 3 heures, en directe sur une station de radio commerciale dans la métropole du département. L’émission a été présentée et animée par l’Agr. Franck Saint-Jean Directeur du PPPSA de la PAPDA ayant pour invités les deux intervenants et le Coordonateur du Comité de Risques et Désastres de VEDEK, Monsieur Sainmilus Giles.

Ce séminaire de deux jours se déroulait autour du thème : phénomène naturel en particulier le tremblement de terre du 12 janvier, origines, dégâts physiques et psychosociales, réponses, gestion organisationnelle et communautaire possible pour faire face à tout bouleversement naturel pareil.

Par ailleurs, on a pu remarquer dans les échanges, d’une part sur les connaissances scientifiques des intervenants sur le tremblement de terre en mettant en évidence les causes et les conséquences et d’autre part sur les expériences de gestion populaires, les animateurs ont pu tour à tour aider aux participants à consolider les diverses leçons tirées. C’était aussi l’occasion pour analyser les différentes formes de réponses données suite à l’évènement que ce soit du côté de la population haïtienne qui a fait montre d’une solidarité incommensurable pour sauver la vie de ses compatriotes ; des organisations de base et des organisations paysannes; de l’Etat haïtien dépassé par les évènements et se dit clairement démissionnaire; de l’internationale qui a fait preuve d’un côté de la solidarité des peuples du monde pour aider les victimes du séisme et d’un autre coté des combats inter-impérialistes pour le contrôle du territoire particulièrement les ports et aéroports du pays en signe de la consolidation de sa domination.

A noté que les paysans qui participaient à la formation ont donné leurs points de vue sur la reconstruction du pays. Selon eux, notre culture doit être la clef de voûte de la construction nationale. Aujourd’hui, il est d’une exigence impérieuse d’apprendre à vivre avec les risques sismiques qui nous guettent inlassablement et de dégager nos propres moyens pour appréhender ce phénomène naturel désormais exceptionnellement effrayant dans notre histoire de peuple déclarent les participants.

Dans la foulée, ils critiquent amèrement la politique de protection civile de l’Etat qui, selon-eux, n’est pas à la hauteur de sa tache. Car, selon-eux, les agents de protection civile sur le terrain effectuent un travail pêlemêle.

La reconstruction de l’image de l’Etat sera le signe d’un autre départ, la voie pour une rupture avec l’exclusion et le modèle de développement extravertie coloniale. La décentralisation tout comme la question foncière particulièrement dans la paysannerie doit être le point central de tout objectif visant une autre Haïti poursuivent-ils.

Le séminaire était une activité qui a permis aux participants de valoriser et comprendre la valeur et le sens de ses propres coutumes, leurs atouts également leurs faiblesses et le regard critique vis-à-vis des autorités. Les délégués ont pu trouver des réponses par rapport aux expressions fatalistes qui ont fait pas mal de tors à la population. Le programme a réveillé le sens de la combativité, la résistance et de l’héroïsme du peuple haïtien et que seul ce dernier peut sortir le pays dans cette situation inacceptable.

Par le biais de ces activités de formation, la PAPDA avec le support de Broederlijk Delen compte vulgariser aux organisations paysannes, les informations relatives aux mesures de précaution contre tout éventuel phénomène naturel comme ce que nous avons vécu du 12 janvier qui avait des effets non-négligeables sur les communautés rurales qui recevaient plus de 600.000 sinistrés après le tremblement de terre du 12 janvier 2010.