Du 23 au 26 juin s’est déroulé à Detroit, Michigan le 2ème Forum Social des États-Unis d’Amérique. La PAPDA a organisé la participation d’une délégation des mouvements sociaux haïtiens à cette rencontre. Cette participation a été possibe grace à l’appui financier de Grassroots International (GRI) et de Others worlds coordonné par Bevery Bell. Les mouvements sociaux haïtiens avaient déjà participé au 1er Forum Social des USA organisé à Atlanta en 2008 et nous avons pu constater l’extraordinaire vitalité et le niveau de mobilisation de mobilisation des mouvements sociaux anti-systémiques dans ce pays qui sont à la recherche d’une alternative de rupture avec le capitalisme.
La PAPDA a piloté au cours de ce forum un atelier sur la crise haïtienne. Un compte rendu de cet atelier sera publié bientôt sur ce site. La PAPDA salue le courage, la détermination et la mobilisation des mouvements sociaux des USA qui pendant 3 jours ont réuni plus de 10.000 personnes autour de plus d’un millier d’ateliers (14 thèmes) réfléchissant à partir de eurs riuches expériences locales sur les alternatives à la crise actuelle du système capitaliste mondial.
Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 en Haïti ouvre une nouvelle période de crise dans ce pays durement affecté par une longue crise structurelle, résultat de plus de 500 ans de domination coloniale et néocoloniale ; et par la mise en application de 30 années de politiques néolibérales.
Nous affirmons le courage et la résistance du peuple haïtien qui chaque jour, depuis cette catastrophe, nous donne une leçon exemplaire de solidarité, d’entraide et d’auto-organisation.
Plus de cinq (5) mois après ce terrible séisme, la situation de la population haïtienne est loin de s’être améliorée. Les droits des victimes sont constamment baffoués tandis que la “communauté internationale” s’illustre dans des shows médiatiques, à l’image de la conférence tenue par les bailleurs de fond qui a eu lieu à New York le 31 mars 2010.
Nous dénonçons l’utilisation de l’alibi humanitaire aux seules fins de défendre les intérêts géopolitiques, économiques et militaires étasuniens avec la complicité de l’UE. Cette politique ne vise qu’à promouvoir les intérêts des entreprises multinationales qui veulent transformer Haïti en une zone franche unique, exploitant pleinement sa main d’œuvre bon marché et ses ressources naturelles. La mise en place de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH) décidée lors de la réunion de New York organise la mise sous tutelle de la population haïtienne et de ses représentants créant ainsi un précédent inadmissible.
Nous sollicitons le soutien des mouvements sociaux des Etats Unis aux organisations paysannes et sociales haïtiennes dans leur volonté de mettre en place une réponse alternative à la crise actuelle qui soit conforme aux besoins fondamentaux du Peuple haïtien qui doit être l’acteur central dans la définition des options qui déterminent son avenir.
Nous sollicitons l’appui du Forum Social des Etats- Unis pour exiger :
– le respect de la souveraineté nationale.
– un moratoire de trois à cinq ans sur les accords économiques internationaux signés par Haïti
– la fin des conditionnalités traditionnellement imposées par les Institutions financières internationales.
– le remplacement de l’usage de la force militaire comme solution à la crise par une coopération respectueuse de la souveraineté et de la dignité du Peuple haïtien
-l’annulation immédiate, totale, inconditionnelle et réelle de la dette externe – illégitime et illégale- réclamée à Haïti et la mise en place de processus de réparations.
– Le respect des revendications des mouvements paysans et sociaux haïtiens contre les semences hybrides de Monsanto en Haïti visant à détruire l’agriculture organique haïtienne.