Entre le 16 et le 19 septembre 2009 une commission internationale était en visite en Haïti pour enquêter sur les accusations de nombreuses organisations et individus concernant des exactions de la part des casques bleues présent en Haïti depuis 2004. La visite de cette commission fait suite à la IIIième Conférence Caribienne en décembre 2008. Les membres de la commission d’enquête ont reçu de nombreux temoignages écrites, ont rencontré et entendu une dizaine de victimes de la MINUSTAH et ont effectué des visites de terrain à Port-au-Prince. Le jeudi 17 septembre la commission a rencontré également le Général Floriano Peixoto, tête de la MINUSTAH depuis avril 2009.
Julio Turra, représentant de la Centrale Unique des Travailleurs (CUT) au Brésil a constaté un contraste énorme entre les temoignages receuillis lors de la mission en Haïti et le discours de son compatriote et actuel chef de la MINUSTAH, le Général Floriano Peixoto. Le dernier voulant donner un visage humain – voire humanitaire – à la mission Onusienne, Turra n’as pu rien constater de cela pendant sa mission en Haïti. Le fait que les troupes ont – entre autres – tiré sur des manifestants exigeant des mesures contre la flambée des prix des produits alimentaires en avril 2008 et ont échoué de limiter de façon considérable les pertes en vie humaines lors des cyclones en 2008 montre ce contraste. Turra estime que le départ des troupes Onusiennes est indispensable pour ce que Haïti puisse décider son propre avenir.
De sa part, le président de la commission, le Guadeloupéen Raymond Gama, expliquait que la présence des casques bleues est inconstitutionel puisque le parlement n’as jamais donné son aval pour la présence de ces troupes. De plus, continue Gama, la présence des troupes de la paix est – selon l’article 7 de la Charte des Nations Unies – seulement justifié en cas « d’une menace contre la paix, d’une rupture de la paix ou d’un acte d’agression » afin de « maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales ». Il conclue que la MINUSTAH sont des troupes d’occupation en Haïti et précise qu’il demandera une audience avec le Sécretaire-Général des Nations Unies et les Présidents des pays membres de la MINUSTAH pour exiger un retrait des troupes Onusiennes à partir du 15 octobre 2009.
La commission avait le soutien de Edouardo Galeano, écrivain Uruguayen, qui avait fait parvenir une lettre adressée à la commission et le comité de suivi en Haïti. Galeano estime qu’Haïti a très payé chèr pour sa lutte d’indépendence : « pendant toute une éternité le pays a payé à la France une gigantesque indemnité pour avoir commis cette offense à l’armée de Napoléon Bonaparte, et l’Europe n’a jamais pardonné l’humiliation subie. Actuellement, Haïti, pays pauvre parmi les plus pauvres, digne parmi les plus dignes, souffre les conséquences de cette longue guerre de libération, de la monoculture du sucre qui dans l’intérêt exclusif de la France a ruiné ses terres pendant des siècles, et subit les experts internationaux dévastateurs du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale, qui ont récemment tué toutes les protections que l’État haïtien offrait à sa production de riz et aux autres productions nationales, condamnant les paysans à la mandicité ou à quitter le pays sur des embarcations de fortune (« boat people »). »