La décision du Président de l’Équateur, Rafael Correa, de ne pas exploiter une partie de la richesse pétrolière du pays afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et préserver l’habitat traditionnel de peuples indigènes, constitue sans aucun doute un événement de grande portée annoncant peut-être un tournant décisif dans les rapports avec la richesse. Ici les principes éthiques, la sauvegarde de l’environnement et du terroir de Peuples indigènes ainsi que les besoins des générations futures sont placés avant la recherche de profits financiers. Notons que le tiers des exportations équatoriennes provient du pétrole. Il s’agit donc d’une nouvelle vision, d’une nouvelle échelle de valeurs remettant l’économie et la production à leur place, c’est-à-dire au service du bien-être des nations, des Peuples et de l’humanité en général. Il s’agit d’un acte authentiquement révolutionnaire en totale rupture avec les régulations étatiques actuelles. Le changement avance à grands pas sur notre continent. Vive le socialisme du XXIème siècle!! (Camille Chalmers)
PROPOSITION YASUNI-ITT :
L’Équateur leader en matière de changement climatique
L’initiative équatorienne pour le Parc National Yasuni¬
Communiqué de presse
Le 24 septembre dernier, au cours d’une rencontre des Nations Unies sur le changement climatique, le président équatorien Rafael Correa a présenté l’Initiative Yasuni-ITT aux représentants de plus de 150 pays. Pour la première fois au monde, un pays exportateur de pétrole se propose de ne pas exploiter sa plus grosse réserve de pétrole, souhaitant contribuer ainsi à la réduction des gaz à effet de serre et entamer la transition de l’Équateur vers ce qui deviendrait la première économie réellement durable du monde.
L’essentiel de cette initiative novatrice consiste à éviter toute activité d’extraction du pétrole dans le Parc National Yasuni, territoire d’au moins deux tribus autochtones vivant en isolement volontaire et région parmi les plus riches du monde en diversité biologique. Afin de préserver l’extraordinaire biodiversité du Parc Yasuni et son écosystème et de ne pas altérer l’intégrité culturelle de ses habitants indigènes, l’Équateur propose de ne pas exploiter ce gisement de pétrole, lequel représente en tout près d’un milliard de barils.
Convaincu qu’il est bien plus important, pour le pays et pour la planète entière, d’empêcher le changement climatique et la déforestation, le Président équatorien propose de renoncer aux revenus pétroliers.
Certains pays très industrialisés devraient reconnaître qu’ils ont contribué à plus de la moitié des émissions de dioxyde de carbone rejetées dans l’atmosphère jusqu’à ce jour, et devraient donc se donner des objectifs plus contraignants de réduction des gaz à effet de serre et davantage soutenir les initiatives visant à limiter la concentration de ces derniers dans l’atmosphère.
L’Équateur, dont les émissions de dioxyde de carbone représentent moins de 0,5% de la hausse actuelle des niveaux préindustriels, propose un modèle novateur de lutte contre les nouvelles émissions, grâce auquel pas moins de 436 millions de tonnes de dioxyde de carbone resteront définitivement enfouies dans le sous-sol, contribuant ainsi volontairement à limiter le réchauffement planétaire.
C’est également la première fois de l’histoire qu’un pays dont les exportations pétrolières représentent un tiers des revenus se propose de renoncer à l’extraction de pétrole pour soutenir des objectifs plus généraux de développement durable et invite les autres pays du monde à l’aider à atteindre son objectif de transition vers une nouvelle économie écologique. Cette initiative vient confirmer l’engagement de l’Équateur à transformer son économie et à devenir énergétiquement indépendant grâce à la promotion de l’utilisation des énergies alternatives et à la création d’emplois.
L’Équateur espère que l’Initiative Yasuna-ITT lui permettra éventuellement de financer la mise en œuvre du Plan de Développement National. Ce dernier promeut l’utilisation d’énergies renouvelables, des réseaux de transport efficaces, l’éradication de la pauvreté et un accès équitable à un système de santé et d’éducation de qualité. Il soutient également l’écotourisme et le développement durable dans la région amazonienne de l’Équateur.
Article tiré de la lettre d’information de Eurodad «Infodette No 50» édition du 26 septembre 2007