Aller au contenu

La PAPDA initie des débats sur les enjeux des Accords de Partenariat Economique qui engagent Haiti

P-au-P, 18 Avril 07 [AlterPresse] — « Haiti dans les négociations des Accords de Partenariat Économique (APE) : Enjeux et Alternatives », c’est le thème d’une conférence-débat organisée, ce 18 avril 2007, à Port-au-Prince, par la Plate-forme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (PAPDA).

Représentants d’organismes de la société civile, fonctionnaires haïtiens et de la commission de l’Union européenne, étudiants, entre autres, ont participé à cette table ronde. Ricot Jean-Pierre (PAPDA), Gabriele Lo Monaco (Commission européenne), Price Pady (Ordonnateur National de l’UE), Chenet St-Vil (Ministère du Commerce) et Camille Chalmers (PAPDA) étaient les principaux intervenants à ce débat.

Il s’agit de la première d’une série de conférences que la PAPDA promet d’organiser pour susciter des débats autour des enjeux politiques et économiques que sous-tendent les différents accords de partenariat auxquels s’engage l’Etat haïtien.

photo_conference-debat_avril07.jpg

Camille Chalmers, directeur exécutif de la PAPDA, énumère quatre mécanismes qui constituent, selon lui, la toile de fond du contexte mondial caractérisé par une très grande polarisation. « Il y a tout un ensemble de mécanismes qui produisent cette polarisation, laquelle, d’ailleurs, n’est pas tombée du ciel », estime le dirigeant de la PAPDA.

Chalmers cite la question de la dette externe qui représente, selon lui, « une véritable hémorragie » de ressources des pays pauvres vers les pays riches ; le commerce international qui est « un commerce inégal », le « rapatriement massif des profits » réalisés par des firmes multinationales dans les pays du Sud vers les pays du Nord ainsi que « la fuite des cerveaux ».

La conférence-débat de la PAPDA a eu lieu moins de 24 heures après que le Parlement haïtien eût rejeté un accord de prêt de la Banque interaméricaine de développement (BID) visant à palier au problème de la fuite de cerveaux en prévoyant des emplois en Haiti pour des Haitiens expatriés.

Les parlementaires estiment que les donateurs internationaux devraient de préférence octroyer des prêts pour permettre à Haïti de créer beaucoup plus d’universités et de renforcer la capacité d’accueil de l’Université d’Etat d’Haïti.

L’attitude des multinationales de rapatrier tout leur profit vers le Nord constitue, pour Camille Chalmers, un obstacle à l’investissement de ressources financières dans les pays pauvres.

Gabriele Lo Monaco, chef de la section Développement Rural, Sécurité Alimentaire et Environnement à la Commission de l’UE, encourage ces débats tout en invitant les secteurs organisés à réfléchir sur les mécanismes des APE afin de voir comment Haïti peut en tirer bénéfice.

Lo Monaco admet qu’Haïti a été marginalisée dans le processus de négociations avec l’Union Européenne. Il a surtout fait référence aux évènements politiques 2003-2004 ayant conduit à la chute du régime Lavalas de Jean-Bertrand Aristide. Durant cette période, on se le rappelle, Haïti a surtout connu le gel de l’aide internationale. Une partie de l’aide destinée à Haiti passait par des ONGs.

Entre 1991 et 2002, les allocations financières globales de la Commission européenne au profit d’Haïti, à travers ses différents instruments, s’élevaient à un total de 540,5 millions d’Euros, selon des chiffres officiels. [do gp apr 18/04/2007 14:00]

http://www.alterpresse.org