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Pour l’inclusion du secteur agricole

La Plate-forme haïtienne de plaidoyer pour un Développement alternatif
(PAPDA) a rencontré la presse, ce vendredi 25 novembre, dans le but de rendre
publics les principaux résultats obtenus d’un séminaire organisé par ladite
institution à l’intention de responsables d’organisations paysannes, au Bureau
d’Ethnologie, les 23 et 24 novembre en cours.


Organisé sur le thème de Participation paysanne et construction démocratique
en Haïti, ce séminaire national a eu pour objectif de sensibiliser le secteur
paysan sur l’état de l’insécurité alimentaire très poussée en Haïti, offrir un
espace de concertation aux mouvements paysans afin de leur permettre
d’orienter leur point de vue de manière collective et concrète, de favoriser
l’inclusion des masses et de combattre la pauvreté dans le milieu des producteurs
agricoles.

Ces activités, d’après le responsable de la PAPDA, ont réuni plus d’une
centaine d’organisations paysannes. Camille Chalmers a fait savoir que neuf
départements du pays ont pris part aux débats; seule la Grande-Anse n’a pas eu de
représentant à cet espace de formation.

Le secrétaire exécutif de la PAPDA a indiqué que plusieurs spécialistes ont
partagé leurs connaissances et leurs expériences avec les participants au cours
de ce séminaire de formation. M. Chalmers a pris le soin de citer les noms
d’une pléïade d’experts ayant donné leur participation à ce séminaire dont
Franck Saint-Jean, Rénol Elie, Bernard Ethéard, Magalie Marcelin et Allen Henry.
Ces diverses interventions, selon le professeur, ont permis aux séminaristes de
découvrir et d’identifier certaines sources du sous-développement
caractérisant les milieux ruraux haïtiens.

Le séminaire national financé et exécuté par la PAPDA semble avoir provoqué
de la satisfaction dans le rang des participants. L’un des représentants du
Mouvement revendicatif des paysans de l’Artibonite (MOREPLA) – une organisation
paysanne ayant participé au séminaire – présent aux côtés du professeur
Chalmers a déclaré que le séminaire leur a permis d’approfondir le phénomène de
l’exclusion dont est victime le secteur des producteurs agricoles haïtiens.

Il dénonce la signature d’un contrat entre l’Etat haïtien avec le TES S.A qui
permet à cette entreprise d’importer du riz en paille et le faire moudre dans
la Vallée même de l’Artibonite. Cette activité, selon le responsable du
MOREPLA, contraint les 125.000 producteurs de riz de l’Artibonite à abandonner
leurs activités par le fait que la compagnie TES.SA dispose de gros moyens qui lui
facilitent ses actions sur le terrain. Il déplore le fait que les autorités
haïtiennes accordent peu d’intérêt à la production locale de riz pour laquelle
pourtant on emploie plus de 28.000 personnes dans la région de l’Artibonite.

Ce séminaire de formation rentre dans la perspective de conscientiser les
agents producteurs de tous les secteurs du pays sur leur rôle porteur dans
l’économie haïtienne, selon Camille Chalmers. La rencontre des 23 et 24 novembre
consacre avec d’autres activités de formation prévues dans son agenda, les dix
ans de l’organisme.