Pour que chaque Haïtien ait le droit de participer dans la gestion politique et économique du pays,
Pour qu’ils produisent, mangent et exercent leur droit de souveraineté alimentaire.
La lutte des paysans dans les années quatre vingt pour renverser le dictateur Jean-Claude Duvalier, a abouti à un grand mouvement qui se poursuit dans les années quatre vingt dix. Les revendications portées par les paysans qui se sont vaillamment illustrés sur la scène politique sont restées lettres mortes jusqu’ à aujourd’hui.
Le gouvernement néolibéral, à travers le Ministre de l’Agriculture Philippe Mathieu, a supprimé les subventions accordées à l’engrais. Aujourd’hui, un sac d’engrais de 100 livres coûte environ 1500 gourdes. Le Gouvernement Boniface-Latortue se fait le champion de l’application des diktats du FMI et de la Banque Mondiale, de la vente des ressources du pays à des entreprises d’outre-mer.
Pour cette raison, nous les organisations paysannes, dénonçons ce système politique néolibéral qui met de côté les droits des paysans à :
– Participer activement dans la gestion politique et économique de leur pays
– Produire la nourriture dont la population a besoin pour éliminer la faim et la malnutrition.
– Garantir une souveraineté alimentaire durable pour toute la population
Ainsi, nous disons non aux importations des produits agricoles qui détruisent notre marché, non à l’importation de chaussures et vêtements étrangers usagers qui envahissent notre territoire.
A ce titre, nous exigeons:
1. Un mécanisme qui permet à la population de donner ses idées sur les décisions politiques.
2. L’arrêt des activités du T&S RICE SA et son expulsion du pays.
3. Du gouvernement des moyens nécessaires à la disposition de l’ODVA pour voler au secours des paysans de la zone Grande Saline qui est ravagée par une inondation.
4. Le retour du programme de subvention de l’engrais avec un plan de production d’engrais organique.
5. Plus d’argent dans le budget national pour supporter
la production nationale.
6. Le recouvrement de la souveraineté ce qui nous permet de définir nos propres modèles de développement.
Dans ces circonstances, nous demandons du même coup à toutes les organisations ici présentes de :
1. continuer la lutte contre les transnationales, contre les produits OGM, pour sauver nos semences créoles, pour protéger et gérer la nature, pour sauver l’agriculture.
2. rester mobilisé contre les visées des grandes puissances qui utilisent notre pays pour régler leurs propres affaires.
3. mettre sur pied des programmes de formation et de prendre des dispositions solides pour une réforme agraire intégrée.
4. consommer de la nourriture locale.
5. combattre les zones franches
6. 6. être solidaire avec les mouvements populaires dans les pays d’Amérique Latine, tels Cuba et Venezuela.
Cette Mobilisation a été organisée à L’Estère , département de l’Artibonite le 16 octobre 2005, avec le support de la Plateforme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA) et du Mouvement Revendicatif des Planteurs de L’Artibonite (MOREPLA).