Depuis la fin du carnaval, le mercredi 26 février 2004, alors que la majeure partie du territoire national se trouve hors du contrôle du pouvoir et sous l’emprise d’une vague d’insurrections populaires, la réponse du pouvoir a été de soumettre la capitale à la merci de bandes armées de terroristes et de pilleurs en armes.
Prenant en otage la population civile ces bandes se sont emparé des rues en érigeant des barricades où ils arrêtent les véhicules et ceux qui osent sortir pour les dérober et saisir leurs voitures. De nombreux cadavres dont quelques-uns menottés sont disséminés dans les rues. Des journalistes haïtiens et étrangers ont été attaqués, blessés et volés par ces bandes, sous menaces de mort.
D’autres bandes, type commando, à bord de différents véhicules et munis d’armes lourdes se sont attelés à la destruction, au pillage et à l’incendie de maisons commerciales et de compagnies industrielles de toutes sortes. Dans les quartiers populaires des petits groupes de miliciens armés sèment la terreur parmi la population civile, en tuant et en tirant sans répit. C’est ainsi que le mercredi 25 à 4h.p.m. dans le quartier de Bolosse, ils ont tenté d’assassiner le trésorier de la CSH, Carlo Napoléon qui a pu s’échapper par miracle.
Les rues sont vides depuis trois jours. Banques, maisons de commerce, bureaux publics et privés sont sous le régime de terreur des bandes armées de Lavalasse. Même le commerce informel, des vendeurs ambulants qui gagnent leur pain au jour le jour, ne peut fonctionner.
Des malades qui meurent faute de pouvoir se rendre à l’hôpital ou à une pharmacie. Des morts de mort naturelle qui n’ont pas pu être transportés à une morgue depuis trois jours.
Voilà le panorama crée par le pouvoir…
Au lieu de barricades érigées par le peuple en vue de défendre la ville de l’attaque des rebelles armées nous assistons à la terreur systématique contre un peuple désarmé, pris en otage par les bandes armée du pouvoir. Dans beaucoup de cas même la police a dû se soumettre ou a été désarmée.
Tous ces faits prouvent, s’il le fallait encore, que le pouvoir est à l’origine de la violence et que c’est le président qui en fait usage à sa guise afin de se maintenir au pouvoir à n’importe quel prix .Cela au su de tout le monde, dont la Communauté Internationale depuis des années.
Port-au-Prince peut se comparer à un avion pris par des terroristes avec un chef qui menace d’exécuter un à un les otages si on ne satisfait pas ses exigences.
La CSH se sent obligée de condamner cette utilisation grotesque et inexcusable de la terreur d’état contre une population civile désarmée et pacifique dans une ville où le pouvoir devrait donner l’exemple de comment on maintient l’ordre et protège ses citoyens tout en se préparant, comme disent les autorités, à faire face aux forces rebelles.
La CSH condamne la destruction des biens, les attaques à la propriété privée et aux sources d’emplois dans uns pays qui souffre si durement du chômage.
La CSH demande à toutes les organisations syndicales sœurs qu’elles requièrent de leurs gouvernements respectifs qu’ils fassent toutes les pressions possibles à tous les niveaux pour exiger la démission du seul responsable de cette situation que nous venons de décrire: Jean-Bertrand Aristide.
(28-2-04)
Communique de la Coordination Syndicale Haitienne (CSH)
Fritz Charles, Secrétaire général
Angle Rue Cameau et Christophe, # 146, Port-au-Prince, Haití.
Tel. : (509) 512-0674 et 552-8579